OM-Salzbourg: pourquoi Garcia a eu tout bon dans ses choix

Une compo de départ osée, un peu forcée, mais réussie
Il aurait pu fanfaronner un peu dans l'euphorie de la victoire, mais il a préféré être très franc. Privé de Boubacar Kamara, Rudi Garcia a aussi dû composer sans Rolando, sur le banc mais pas en état de jouer à cause de son tendon d'Achille. Deux forfaits qui ont fortement influencé sa composition de départ, notamment le choix de faire reculer Luiz Gustavo en défense centrale. Pour compenser, il aurait pu protéger plus sa défense en titularisant Zambo Anguissa, mais il a préféré abattre la carte technique avec le duo Lopez-Sanson. Un choix payant.
"Avec le forfait de Rolando, je n'avais pas énormément de choix, admet le coach olympien. C'est pour ça que j'ai mis Lopez et Sanson au milieu. Avec aussi Luiz Gustavo et Sarr derrière, alors que ce sont des milieux. Mais c'était aussi important d'avoir une bonne maîtrise technique pour sortir dans les petits espaces. On a eu du déchet, mais on a été très intelligents. Tactiquement, on a bien géré le match."
Des changements payants
Comme dans sa composition d'équipe, Rudi Garcia a eu du flair lors de ses changements. Et aussi de l'audace. S'il a d'abord remplacé Ocampos par Zambo Anguissa (52e), faisant monter Sanson d'un cran dans un 4-2-3-1 immuable, il a joué la carte de l'offensive ensuite, puisque Clinton Njie a remplacé Maxime Lopez (60e). Sanson est alors revenu en position de milieu défensif-relayeur à côté de Zambo Anguissa et l'ancien Lyonnais a pris le couloir gauche. Trois minutes après, il trouvait le chemin des filets, avant de menacer constamment la défense autrichienne par sa vitesse et de se "dépouiller" défensivement. L'entrée de Germain à la place de Thauvin (81e), elle, s'est faite poste pour poste.
"L'entrée d'Anguissa nous a soulagés au milieu et Clinton a été extraordinaire sur le plan défensif en bloquant le couloir et les montées de leur latéral droit", a souligné Garcia, dont le coaching a été salué par Rolland Courbis.
"Je lui dis bravo, lance le membre de la Dream Team RMC Sport. Les entraîneurs, comme les joueurs, il y a des périodes où on est bons, moyens, inspirés, pas inspirés, et Rudi est très inspiré en ce moment. On le voit dans le changement où Njie, tout juste entré, c'est lui marque. Ça fait partie de la forme, mais aussi de la compétence."
Une tactique très énergivore
Si les joueurs de l'OM ont parfaitement respecté les consignes de leur entraîneur, ils ont dû payer de leur personne. Comme face à Leipzig (5-2), Rudi Garcia avait demandé un pressing haut à ses joueurs, avec Payet quasiment à la hauteur de Mitroglou pour donner le tempo, afin de récupérer le ballon le plus près possible du but adverse. Poussés par le Vélodrome, les Marseillais ont parfaitement mis ce plan à exécution en première période, mais ont logiquement baissé de pied en seconde. Ocampos a multiplié les sprints dans son couloir gauche avant de sortir usé et sans doute blessé, tandis que Thauvin et Sanson ont terminé avec des crampes.
"Tout le monde a beaucoup couru, c'était un match de Coupe d'Europe donc c'est logique", a expliqué Garcia. Payante ce jeudi, cette philosophie de jeu sera-t-elle la même dans une semaine au match retour? Avec deux buts d'avance, l'OM pourrait être tenté de jouer un peu plus bas et de se projeter vite en contre, avec la vitesse d'Ocampos, Thauvin ou Njie. D'autant plus que le Vélodrome ne sera pas là pour pousser les joueurs à puiser dans leurs réserves.