UEFA: Ceferin condamne mollement le baiser forcé de Rubiales, dont il est proche

Il a fallu dix jours à Aleksander Ceferin pour enfin s’exprimer sur l’affaire Rubiales. Le président de l’UEFA est sorti du silence mercredi sur le baiser donné par Luis Rubiales, président de la Fédération espagnole de football (RFEF), à la joueuse Jenni Hermoso après le sacre mondial de la sélection féminine, le 20 août dernier. La presse espagnole soupçonnait Ceferin de rester très discret sur le sujet en raison de son amitié que le lie à Rubiales qu’il a nommé comme l’un des vice-présidents de l’UEFA. Le dirigeant a condamné le geste de l’un de ses bras droits, sans s’attarder sur le sujet.
"J'espère qu'il sait que c'était déplacé"
"Je suis avocat et l'un des vice-présidents de la FIFA (qui a suspendu Rubiales de ses fonctions pendant 90 jours, ndlr), rappelle-t-il auprès de L’Equipe. Son cas est dans les mains de l'organe disciplinaire de la Fédération internationale. Tous les commentaires que je pourrais faire auraient des allures de pression. Je dois juste dire que je suis triste qu'un tel événement occulte la victoire de l'équipe nationale espagnole."
Ceferin confie avoir échangé avec Laura McAllister, vice-présidente de l'UEFA, pour trouver "les moyens de changer la manière de se comporter". "Bien sûr, ce qu'il a fait est inapproprié, ajoute-t-il. On le sait tous. J'espère qu'il sait que c'était déplacé. C'est suffisant pour le moment car le comité disciplinaire va trancher."
Il balaie en revanche l’idée d’une suspension infligée par l’UEFA, rappelant que Ceferin est déjà suspendu de toutes ses fonctions. Une prise de parole très furtive sur un sujet sensible. Après avoir laissé filtré qu’il démissionnerait, Rubiales a finalement pris le contre-pied de tout le monde en annonçant qu’il ne quitterait pas ses fonctions lors d’une assemblée générale extraordinaire.
Il tente depuis de sauver son poste par plusieurs biais: un signalement d’ingérence du gouvernement espagnol effectué auprès de la Fifa, l’envoi à la Fifa d’images montrant Hermoso avec le sourire peu de temps après le baiser ou la grève de la faim engagée par sa mère. Malgré cela, les dirigeants de la Fédération espagnole ont exigé, lundi, la démission immédiate du président.