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Equipe de France: "Je ne lâcherai rien", lance Philippe Pour son retour en sélection

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L’équipe de France féminine affronte la Serbie ce samedi à Bordeaux lors des éliminatoires pour l’Euro 2021. Troisième gardienne des Bleues, Laëtitia Philippe espère convaincre la sélectionneure Corinne Diacre de lui faire confiance pour le futur.

Laëtitia, cela fait du bien de retrouver ce survêtement de l’équipe de France?

"Oui ça fait un petit moment, ça fait toujours plaisir d’être rappelée, le travail paie, je n’ai rien lâché, et même si je suis rappelée après une blessure, ça fait toujours plaisir d’être rappelée. Revoir le château fait du bien, il y a beaucoup de souvenirs (sourire). 

Avant ce retour, vous avez connu une période galère avec notamment un problème de dos et une saison blanche à Montpellier… 

Oui il y a eu une période compliquée, cela fait partie de la vie d’une sportive, il faut faire avec. Les blessures j’en ai connues, j’ai réussi à revenir à chaque fois. Cela forge le mental avec tout ce que j’ai connu je pense que je ne suis pas mal de ce côté-là. Je ne lâcherai rien. Je suis restée une saison à Montpellier sans jouer avec une petite blessure. Après j’ai décidé de partir pour voir autre chose et essayer de me relancer pour rebondir ailleurs parce que c’était terminé pour moi à Montpellier. Je pense que j’ai bien fait de partir parce que cela fait du bien de voir autre chose. 

Pendant cette période, vous avez beaucoup travaillé avec Bruno Martini...

C’est vrai que Bruno m’a beaucoup aidée, on est un peu pareil. Dans le club on disait souvent que c’était mon avocat parce qu’il me défendait tout le temps (sourire). On était assez proches. J’ai encore des nouvelles de temps en temps. C’est vrai qu’il m’a beaucoup aidée pour ne pas m’éparpiller, rester concentrée sur ce que je devais faire, Il a été d’une bonne aide. 

Vous aviez des contacts avec le staff de l’équipe de France à ce moment-là?

On suit les Bleues à la télévision, je n’avais pas forcément de contact avec le staff, on les croise parfois quand la sélectionneure vient voir des matches de D1 le week-end. 

"L'Euro 2021 reste un objectif"

A 28 ans, vous ne comptez que quatre sélections en équipe de France. Y-a-t-il un goût d’inachevé avec les Bleues?

Avec le poste de gardienne de but c’est compliqué au final d’avoir des sélections. Après le poste veut ça, il y a une hiérarchie, c’est un peu plus compliqué, on va dire, de gagner des places. La hiérarchie est comme ça, et tant que cela marche c’est normal que cela reste comme cela. Quand on voit le nombre de sélections cela paraît peu, mais j’ai participé à pas mal de compétitions depuis 2011. Je sais ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. Et il y a cette envie de vouloir toujours plus, c’est le carré vert qui parle.

Quel est votre objectif aujourd’hui? L’Euro 2021 est-il coché? 

L’objectif numéro un c’est d’être performante vraiment avec Fleury, et après le reste se fera naturellement c’est du bonus. Tant que je prends du plaisir sur le terrain et que j’ai envie d’être performante, l’Euro restera un objectif. La priorité reste le club, après le reste suivra.

Quand vous quittez Montpellier pour Rodez à l’été 2018, vous arrivez dans un club pas 100 % professionnel, le changement de rythme a été important?

C‘est vraiment différent parce qu’à Montpellier on s’entraînait tous les matins, et à Rodez l’entrainement était à 19h le soir. En plus dans une région où il ne fait pas forcément hyper chaud. C’est vrai qu’en hiver, c’était vraiment compliqué d’aller à l’entrainement en partant à 18h. Il faisait déjà nuit, très froid, l’entrainement à 19h… Les conditions d’entrainement sont compliquées, après c’est un tout. Les conditions de déplacement aussi, le minibus. Il y a tout qui change. Cela fait voir autre chose, cela fait redescendre sur terre, et relativiser sur d’autres choses. Mais j’y ai rencontré vraiment de belles personnes avec qui j’ai créé des liens et avec qui je suis encore en contact. Les filles étaient peut-être plus matures parce qu’elles voyaient autre chose à côté, et cela m’a peut-être permis de m’ouvrir un peu plus moi-même. Maintenant, je me sens mieux dans ma tête, c’était un mal pour un bien au final. 

Le Mondial en France n'a pas trop bouleversé la D1

A Fleury, vous êtes dans un club avec un projet ambitieux...

C’est un club plutôt ambitieux assez récent en D1 (troisième saison dans l’élite). On a un président vraiment investi derrière les filles, il l’est aussi avec les garçons en N2. Il veut faire quelque chose avec les féminines. J’ai retrouvé des filles qui étaient avec moi à Montpellier. Le projet est plutôt sympathique, le groupe est intéressant avec des étrangères qui sont arrivées cet été. Je pense que l’on peut faire quelque chose dans le championnat cette année. 

Depuis le Mondial en France, comment ressentez-vous l’engouement autour de votre discipline?

A Fleury, je trouve qu’il y a beaucoup plus de petites au bord du terrain, les parents forcément suivent aussi pour les accompagner. Dans les autres stades, pour l’instant je ne trouve pas forcément qu’il y ait plus de monde. En France, je pense que cela n’a pas trop suivi encore. Cela avait pris pendant la compétition avec les supporters des autres pays cela a apporté beaucoup de monde mais en D1 cela n’a pas forcément changé quelque chose. 

Est-ce que cela risque de prendre un peu de temps en France?

Malheureusement oui. Après cela a déjà bien évolué depuis une dizaine d’années, les équipes étaient différentes aussi, mais il faudrait que cela passe encore un petit cap."

Anthony Rech