Fifa: qui est Chung Mong-joon, l’homme qui défie Platini ?

Officiellement candidat à la présidence de la Fifa, Chung Moon-jong a débuté ce lundi sa campagne par une diatribe contre Michel Platini, son principal rival, lors d’une conférence de presse à Paris. Le Sud-Coréen, pourtant ancien vice-président de la Fifa, se revendique comme l’homme du changement.

Le choix de Paris pour officialiser sa candidature ? Tout sauf un hasard pour Chung Mong-joon. Ce lundi, le Sud-Coréen s’est officiellement lancé dans la course à la présidence de la Fifa dans le pays de son rival, Michel Platini. Et comme premier argument de campagne, l’homme d’affaires de 63 ans s’est lancé dans une diatribe contre la candidature de l’actuel président de l’UEFA : « Il a été un grand joueur. C'est mon ami. Mais des médias européens ont écrits des portraits de Michel Platini selon lesquels il était le protégé de Sepp Blatter. Vous connaissez les relations entre Platini et Blatter ? Ce n'est pas une situation saine pour Michel. Il serait bon pour lui de ne pas être candidat. En plus, il est encore jeune. »

« Le changement pour la continuité »

Avec un slogan improbable, « le changement pour la continuité », Chung Mong-joon annonce la couleur. Mettre fin à l’ère Blatter oui. Mais une rupture totale non. Car même s’il revendique sa différence avec le président de la Fifa réélu mais empêtré dans les scandales de corruption, le Sud-Coréen n’en reste pas moins un homme du système. Actuel vice-président honoraire de la Fédération internationale de football, il est un personnage incontournable du football asiatique, ex-président de la fédération sud-coréenne de 1993 à 2009, période durant laquelle son pays a accueilli la Coupe du monde 2002 (co-organisée avec le Japon). En 2011, il avait perdu son siège au comité exécutif de la FIFA au profit du prince jordanien Ali Ben Hussein.

29e fortune de Corée du Sud

Selon le magazine Forbes, Chung Mong-joon est le 29e homme le plus riche de Corée du Sud. Sixième fils du fondateur du groupe Hyundai, dont il est le plus grand actionnaire, l’homme d'affaires milliardaire a également fait carrière en politique en siégeant au parlement de Corée du Sud pendant sept mandats.

Chung Mong-joon milite avant tout pour un « nouveau leadership », non européen : « La Fifa a été fondée ici à Paris en 1904 et a eu, dans son histoire, huit présidents. Pratiquement tous étaient européens », a-t-il rappelé. Le Sud-Coréen a ensuite annoncé ses axes de campagne pour la présidence de la FIFA et les élections de février prochain : une transparence financière accrue, un renforcement des contrôles et des contrepoids dans les organes de la FIFA, la transformation du Congrès de la FIFA en un forum ouvert. L’homme d’affaires souhaite également imposer une limite d'un seul mandat de président et publier son salaire et ses dépenses mais aussi promouvoir une plus grande représentation des femmes à tous les niveaux de la FIFA. Le tout dans une ambiance très kitsch, entre cravate rouge à motifs, slogan à la traduction approximative et anglais rudimentaire.

A.Bo avec J.S