Football: Ceferin devrait être reconduit à la tête de l’UEFA ce mercredi

Alexander Ceferin, seul candidat à sa succession, devrait être reconduit pour un troisième mandat à la tête du football européen à l’issue du Congrès de l’UEFA, mercredi.

Ce ne devrait être qu’une formalité pour Alexander Ceferin. L'UEFA se réunit mardi et mercredi à Lisbonne où l’actuel président, sans adversaire, devrait être reconduit pour un troisième mandat à la tête du football européen, l'instance devant également désigner l'hôte de l'Euro 2025 féminin et régler le cas du Bélarus, menacé d'une exclusion de ses compétitions en raison de ses liens avec la Russie.

Seul candidat à sa succession lors du Congrès, mercredi, Alexander Ceferin est assuré de rempiler pour quatre années supplémentaires à la tête de la Confédération européenne.

Ceferin a su s'imposer

Discret et peu charismatique à son arrivée en 2016 à la présidence de l'instance après la chute de Michel Platini, réélu en 2019, le Slovène de 55 ans a su s'imposer, n'hésitant pas à s'opposer frontalement à son homologue de la Fifa Gianni Infantino à propos notamment du projet, finalement abandonné, de Coupe du monde tous les deux ans que défendait le patron du football mondial.

Il a surtout su se sortir de la tempête provoquée en 2021 par plusieurs grands clubs européens qui se sont lancés dans l'aventure d'une Super Ligue fermée, suscitant une levée de boucliers de la part des supporters et de certains chefs d'Etat et de gouvernement du continent.

Trois clubs (le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus Turin) continuent tout de même de faire de la résistance et ont saisi la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) en dénonçant un présumé abus de position dominante de l'UEFA. La décision est attendue dans les prochaines semaines mais l'avocat général de la CJUE, dont les conclusions sont fréquemment suivies par les juges, a émis mi-décembre un premier avis favorable à la Confédération européenne.

Désormais engagé dans une phase de détente avec Infantino, Ceferin devrait avoir les mains libres pour poursuivre ses deux gros chantiers actuels: la réforme du fair-play financier (avec l'introduction d'une sorte de plafond sur les salaires, les indemnités de transfert et les commissions versées aux agents) et la nouvelle mouture de la Ligue des champions, qui passera de 32 à 36 équipes à partir de la saison 2024/25 avec une première phase organisée sous forme de mini-championnat. Les droits TV ont déjà été attribués pour la somme record de 15 milliards d'euros sur trois ans (2024-2027).

Ceferin a aussi évoqué récemment la possibilité de revoir les règles sur la multipropriété des clubs qui interdisent à des investisseurs de posséder plusieurs clubs participant à la même épreuve.

Euro féminin 2025: les pays nordiques favoris, la France plombée

Le comité exécutif, prévu mardi à la veille du Congrès, aura la lourde tâche de désigner l'hôte de l'Euro-2025 féminin. L'UEFA devra choisir entre quatre candidatures: celle d'un quatuor de pays nordiques (Danemark, Finlande, Norvège, Suède) et celles de la France, de la Pologne et de la Suisse.

Bastions du football féminin, les quatre nations du nord de l'Europe font clairement office de favorites même si la Suisse a également la cote en raison de sa position géographique centrale sur le continent.

La France, qui a pourtant accueilli avec succès le Mondial-2019, est en revanche plombée par le souvenir du fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France en mai 2022, la crise à la Fédération française, qui a abouti à la démission du président Noël Le Graët et à son remplacement par l'intérimaire Philippe Diallo, et le psychodrame chez les Bleues avec l'éviction de la sélectionneuse Corinne Diacre, publiquement lâchée par plusieurs joueuses cadres.

Le Bélarus exclu?

La situation du Bélarus est l'autre gros dossier au menu du comité exécutif de mardi. Soutien de la Russie, exclue des compétitions de l'UEFA en raison de l'invasion de l'Ukraine, le pays a débuté les qualifications de l'Euro-2024 avec deux défaites contre la Suisse (5-0) et la Roumanie (2-1) dans le groupe I.

Mais une centaine d'eurodéputés de tous bords politiques ont demandé mi-mars à l'UEFA de lui infliger la même sanction que celle subie par la Russie.

"L'UEFA observe les développements inquiétants dont vous parlez dans votre courrier (...) C'est depuis longtemps l'intention de l'UEFA de débattre de la situation du Bélarus lors de la prochaine réunion de notre comité exécutif", leur a répondu Alexander Ceferin, dans un courrier daté du 24 mars dont la chaîne allemande ARD a eu connaissance.

F.Ga avec AFP