Ginola, pourquoi ça sent l’arnaque

La candidature de David Ginola à la présidence de la FIFA ressemble davantage à une blague qu’à un réel danger pour Sepp Blatter, qui visera un cinquième mandat dans quatre mois.

- Il a été payé

David Ginola a été contraint d’avouer ce vendredi lors de sa conférence de presse que son aventure, ou du moins le début de celle-ci, n’est pas celle d’un philanthrope. Il a reconnu avoir été payé pour le lancement de sa candidature à la présidence de la FIFA. Un chèque de 325 000 euros fait par Paddy Power, une société de paris. Jouer le candidat incorruptible face à Sepp Blatter, l’homme qui cristallise les accusations à l’encontre de la FIFA, est donc déjà impossible pour le Français.

- Il ne remplit pas les conditions

Pour se présenter à la présidence de la FIFA, une élection qui aura lieu le 29 mai, David Ginola part avec deux handicaps. Le règlement stipule d’abord qu’il faut avoir le soutien de cinq fédérations nationales. A deux semaines de la clôture des dépôts de candidatures, l’ancien joueur du PSG en compte… zéro. Il doit aussi prouver qu’il a joué un rôle actif dans le football durant deux ans sur les cinq dernières années. Le doute est largement permis. David Ginola assure qu’il a une lettre du club de Fréjus-Saint-Raphaël (National) le présentant comme conseiller.

- Il ne connaît pas la FIFA

Surpris par cette candidature de l’ancienne star de Newcastle et Tottenham, les journalistes britanniques ont cherché la petite bête ce vendredi lors de la conférence de presse. Ils en ont trouvé deux. La somme de 325 000 euros que la Français a touchée. Et aussi sa méconnaissance des arcanes. David Ginola n’a pas réussi à citer le nom de l’un des actuels membres du comité exécutif. L’ex-candidat aux municipales à Sainte-Maxime, battu au premier tour en 2014, part vraiment de très, très loin.

- Son sponsor est spécialiste du détournement

Si cette candidature de David Ginola à la présidence de la FIFA ressemble, au choix, à une arnaque ou à une blague, c’est aussi parce que son sponsor est spécialisé dans les opérations de communication à base de détournements. Les Irlandais de Paddy Power sont ainsi passés maîtres dans l’art du « newsjacking », avec plusieurs campagnes qui ont fait le buzz. L’une des plus connues date de l’Euro 2012. Paddy Power avait payé l’amende de 100 000€ infligée au Danois Nicklas Bendtner, qui avait soulevé son maillot pour montrer son caleçon siglé… Paddy Power.

- L’échec est déjà prévu

David Ginola, grâce au soutien de Paddy Power, propose à tous ceux qui pourraient être intéressés de participer au « financement » de sa candidature. Sur le site internet dédié à l’opération, il est donc possible de faire des dons, qui serviront à payer les services, notamment, de directeurs de campagne. Mais en se penchant sur les conditions légales, on apprend que Paddy Power se réserve « le droit de changer, modifier, ajouter ou retirer des parties » de ces conditions, justement, à « sa seule discrétion ». Il est donc conseillé de « vérifier ces conditions périodiquement ». Enfin, il est précisé que si cette opération de financement participatif n’aboutit pas, les fonds seront reversés à une association caritative.