"Si un club me contacte, je vais étudier ça", le rappeur Beendo Z raconte son aventure à la Kings League et dévoile ses ambitions pour la suite

Beendo Z, vous disputez la Kings League France au sein de l’équipe Wolf Pack FC, présidée par Adil Rami. Comment vous êtes-vous retrouvé dans cette compétition?
J’ai vu le tweet d’Amine et j’ai demandé à mon manager de m’inscrire pour les détections. J’y suis allé, j’ai fait les ateliers techniques, les matchs et puis j’ai été sélectionné par Adil lors de la draft. J’ai suivi la Kings World Cup l’été dernier au Mexique et j’ai vu que ça avait un petit buzz, avec des vrais joueurs et du niveau. Donc quand j’ai su qu’il y avait ça en France, j’étais obligé de venir essayer. Les gens me connaissent un peu et savent que je suis un footeux, mais si je n’avais pas bien joué, je pense que je n’aurais pas été pris.
Quels sont vos rapports avec Adil Rami?
Après m’avoir drafté, il m’a dit qu’il aimait bien mon profil. J’ai vu qu’il a réagi sur certains gestes que j’ai fait lors des détections. On n’a pas discuté plus que ça. On a une relation président-joueur. Mais il est là, il nous donne des conseils. Il m’a recommandé de muscler un peu mon jeu, il m’a aussi parler de la communication entre coéquipiers sur le terrain. J’ai été surpris par sa personnalité parce que je ne le connaissais pas. Il est très ouvert, blagueur. Il chambre pas mal, mais toujours avec un bon esprit. Il est comme ça avec tous les joueurs. Ça nous a mis à l’aise dans le groupe et ça nous a enlevé de la pression.
Quelle est l’implication d’Adil Rami auprès de votre équipe?
Il vient souvent aux entraînements et parfois, il participe. Ça lui fait plaisir de jouer avec nous. On sent qu’il y a des restes de champion du monde. On n’a pas été trop au duel ensemble, c’est plus des passes ou des frappes, mais on voit l’ancien pro. Il s’entraîne beaucoup à tirer les pénalties classiques et les pénalites à l’amériaine, parce que ce n’est pas simple. Il prépare aussi l’émission Danse avec les stars, donc il n’a pas toujours le temps. Mais dès qu’il peut, il vient. Il très proche de l’équipe. Il nous encourage beaucoup dans le vestiaire.
Comment jugez-vous la qualité de votre effectif?
On a un groupe homogène avec des joueurs de futsal et des joueurs de foot à onze. Ça match bien, l’entente est bonne. Le coach (Yohan Di Tommas) met l’accent sur l’animation défensive, pour qu’on prenne le moins de buts possible, et il nous laisse un peu de liberté offensivement. Tout le monde peut s’exprimer comme il veut. Ça fonctionne bien. Jordan Boli a un profil assez puissant, technique, il est vraiment complet. C’est un joueur que j’apprécie, tout comme notre défenseur Mathias Faillenot. Lui c’est un gaucher, il montre beaucoup d’agressivité, il se sacrifie pour l’équipe. Mais globalement, tout le monde a son talent. On s’entraîne deux fois par semaine et on sort de temps en temps manger ensemble, pour renforcer la cohésion de groupe.
Un mot sur le niveau global de cette première édition de la Kings League France…
Je trouve que le niveau augmente au fur et à mesure du tournoi. L’équipe qui m’a surpris, c’est le Panam All Starz de Pfut. Ils sont solides, ça joue bien au ballon. C’est pro, tu sens que les joueurs sont impliqués. En plus, ils viennent de recruter Ryan Babel (l’ancien attaquant néerlandais, passé par l’Ajax Amsterdam ou Liverpool, NDLR). Il y a aussi Unit3d, l’équipe de Squeezie, qui a de très bons joueurs. Il va falloir les surveiller.
Votre match face à Panam All Starz s’est joué sur un fond de rivalité entre Pfut, grand fan du PSG, et Adil Rami, ancien défenseur de l’OM…
C’était une sorte de clasico, le premier match de la compétition, donc il y avait un contexte particulier. Des supporters parisiens sont venus nous chambrer, c’est le jeu. Ça fait du bien de voir des gens qui croient au projet Kings League et qui viennent supporter comme si c’était un vrai stade de foot. Mais on n’a pas vraiment calculé ça, on était concentrés sur notre match. L’ambiance générale est bonne. Au fil de la compétition, je sens que les gens sont de plus en plus hypés. Ils prennent plaisir à regarder les matchs. Ça commence à devenir sérieux.
L’OM est partenaire de votre équipe. Comment ça se concrétise?
On représente l’Olympique de Marseille à la Kings League. Déjà, on l’a vu au niveau de l’arbitrage, on n’était pas trop avantagés. Après, ce ne sont que des théories, mais on représente le club. L’OM nous envoie de la force sur les réseaux. Je ne sais pas comment ils s’arrangent avec Adil, mais ils soutiennent notre équipe.
Quel regard portez-vous sur votre début de tournoi?
Je suis un moteur diesel, je vais monter en puissance (sourire). Comme je n’avais pas joué en club depuis la période du Covid, même si je m’entraîne un peu à côté, il faut que je retrouve mes sensations devant le but et que je reprenne confiance en ma technique. Ce n’est pas mauvais pour l’instant, j’essaie de donner le meilleur de moi-même. Là, je retrouve le rythme. Avec un peu plus de travail, ça peut donner quelque chose de bien meilleur. Ce n’est qu’une question de confiance, après ça va allait tout seul. Je peux jouer latéral droit ou milieu derrière l’attaquant. Je suis plus un créateur, celui qui fait la dernière passe. Je suis assez rapide et j’ai une bonne vision de jeu. J’apprécie le style de Pedri ou de Vitinha. J’aime aussi beaucoup Lamine Yamal et Désiré Doué.
Alors que Wolf Pack FC occupe l'avant-dernière place du classement après cinq journées, quelles sont vos ambitions pour la suite du tournoi?
C’est déjà d’accéder aux playoffs et après, d’aller le plus loin possible en visant les quatre premières places qualificatives pour la prochaine Kings World Cup (qui aura lieu en France au mois de juin, NDLR). Il faut qu’on rentre chez nous sans regrets.
Avez-vous pu échanger avec certaines personnalités du casting?
Non, je n’ai pas trop discuté avec eux. Moi, je suis venu pour me qualifier. Une fois que j’aurai rempli cet objectif, je pourrai commencer à sociabiliser, faire des snaps et tout. Parce que si je fais tout ça et que je repars bredouille, ça va faire bête. Je suis là pour gagner et aller à la Kings World Cup. Quand le travail sera fini, on pourra commencer à se détendre un peu…
Avez-vous gagné en notoriété depuis le début de la Kings League France le mois dernier?
Oui, un petit peu. Les gens m’avaient déjà vu jouer sur certains matchs avec d’autres artistes, mais ils ne m’avaient jamais vu dans une situation comme ça. Donc déjà, ça fidélise mon public. Ils sont contents de me voir. Et ça touche d’autres personnes qui ne me connaissaient pas forcément mais qui apprécient le fait que je me lance un autre défi que la musique. Capitaliser sur la Kings League pour mes projets personnels après? Ça fait partie du plan. Il faut juste jouer son football pour avoir des bons résultats et après, je vais aller chercher mon pain moi aussi.
Comptez-vous poursuivre dans le football après cette expérience?
J’ai repris les entraînements depuis octobre dernier et j’ai l’impression que les étoiles s’alignent. La Kings League donne de la visibilité et sur un coup de tête, je peux aller signer quelque part. Il faut saisir n’importe quelle opportunité pour atteindre ses objectifs. Si un club me contacte, je vais étudier ça avec mes producteurs. Ils connaissent mes ambitions dans les deux domaines: la musique et le sport. Il ne faut pas que la musique prenne toute la place dans ma vie, parce que sinon je vais en être dépendant. J’ai aussi envie de me lancer d’autres défis, de réaliser d’autres rêves, c’est très important pour moi. Ça me plairait de reprendre une petite carrière de footballeur, je pense qu’il y a moyen de le faire avec de l’organisation et du sérieux.
Avez-vous été approché par des clubs ces dernières semaines ?
Je ne peux pas trop en parler, mais j’ai eu quelques contacts. J’ai eu un rendez-vous cette semaine. On discute. Je me concentre sur la fin du tournoi et on verra pour la suite.
Pensez-vous rejouer la Kings League dans le futur?
Si je ne suis pas dans un club et que j’ai l’occasion d’être sélectionné à nouveau, ce sera avec plaisir. C’est un beau concept. Mais ça dépendra de la suite de mes projets. J’aimerais bien parler aux organisateurs de la perspective d’exporter le format en Afrique. Ça peut être un projet. Si je peux apporter un peu de mon aide... J’ai pas mal de contacts au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou au Maroc. Je connais des gens un peu partout.
Lorsqu’on vous a rencontré il y a deux lors d’une interview Double Contact, vous nous aviez fait part de votre envie de lancer votre propre structure de management sportif. Où en-êtes-vous?
Le projet a été lancé mais tout n’a pas encore été officialisé. Là, je suis en train de monter une académie au Cameroun. On va participer à des tournois internationaux dans le but de promouvoir nos joueurs. On va faire un travail de fond, au niveau de la technique, de la tactique et de l’intelligence de jeu. L’idée, c’est de leur donner des bases qu’on nous a donné en Europe. Si on peut sortir deux-trois joueurs qui signent pro, ce serait bien.