Comment la Kings League France gère les supporteurs et les éventuels débordements en tribunes

Un petit écrin ultra-moderne au cœur du Parc des Expositions de Villepinte. La Kings League a choisi de se baser en Seine-Saint-Denis, à une trentaine de kilomètres au nord-est de Paris, pour lancer sa première édition en France. Diffusée en live sur Twitch, la compétition de football à sept qui regroupe des streamers de renom (Squeezie, AmineMaTue, Michou), des stars du ballon rond (Aurélien Tchouaméni, Jules Koundé, Samir Nasri) et des joueurs amateurs de bon niveau a débuté le 6 avril dernier avec ses règles spécifiques et un fort engouement sur les réseaux. Les quatre premiers matchs du tournoi ont eu lieu sur un synthétique de couleur noire, avec une pluie de buts, de larges écrans lumineux et de nombreuses animations.
Près de 500 spectateurs ont investi les tribunes installées autour du terrain pour assister à l’événement, après avoir acheté leurs billets sur internet. Les tickets disponibles se sont écoulés en à peine quelques heures, comme ceux de la deuxième journée prévue ce dimanche (à partir de 16h). Les présidents de chaque équipe ont pu faire venir en plus quelques invités, qui n’ont pas été mélangés avec le reste du public. Ce sera le cas a priori lors de chaque journée.
Les supporteurs qui ont sifflé Rami n’étaient pas des invités de Pfut
Depuis l’annonce de la compétition, les équipes de la Kings League France sont en lien avec les autorités afin d'appréhender au mieux l’accueil des spectateurs. Des briefings ont notamment eu lieu sur les fouilles à l’entrée ou la possibilité de gérer des groupes sans billet. Un service de sécurité conséquent est présent sur place. La Kings League a fait appel à un prestataire spécialisé, dont les membres seront présents tout au long du tournoi.
Malgré cet encadrement, la première journée a accouché d’une ambiance électrique lors du match d’ouverture entre l’équipe Panam All Starz de Pfut, fan revendiqué du PSG, et la team Wolf Pack FC d’Adil Rami, soutenue par l’OM. L’ancien défenseur du club phocéen (2007-2019) s’est fait siffler et chahuter par des supporteurs parisiens massés derrière un but. Ces derniers ont même entonné un chant insultant envers les Marseillais, souvent entendu au Parc des Princes, en les comparants à des rats. Après avoir transformé en deux temps un penalty, Adil Rami est venu célébrer face à eux avec l’humoriste Redouane Bougheraba. Contactée par RMC Sport, la Kings League France assure que ces supporteurs parisiens n’ont pas été conviés par Pfut. Ils se seraient procurés eux-mêmes leurs places via la billetterie en ligne.
La Kings League habituée aux rivalités entre clubs pros
Après la rencontre, Adil Rami a assuré en zone mixte que les organisateurs n’avaient pas accepté qu’il fasse venir des ultras marseillais dans les gradins. "On me les a refusés", a lâché le champion du monde 2018. Selon nos informations, personne ne s’est vu interdire l’accès au site en raison de son soutien supposé à une équipe. Des maillots de différents clubs, dont l’OM, étaient visibles à Villepinte. Déjà implantée dans d’autres pays, comme le Brésil, l’Italie ou l’Allemagne, la Kings League est régulièrement rattrapée par les rivalités entre équipes professionnelles.
En Espagne, la compétition de Gerard Piqué, créée il y a trois ans, doit souvent composer avec des socios du Barça et du Real Madrid. Des antagonismes qui ne dérangent pas tellement les organisateurs, tant qu’il n’y a pas de provocations déplacées, de débordements ou de violence. Si c’est le cas, la Kings League n’hésite pas à sévir en écartant les fauteurs de trouble. Pour ce baptême en France, les spectateurs sont sensibilisés aux règles à respecter avant de s’installer en tribunes. Après l’épisode Pfut-Rami, un rappel général est d’ailleurs prévu avant les matchs de la deuxième journée.