L’affaire de la discothèque, la prison… les vérités de Tony Vairelles dans Rothen s'enflamme

De la gloire des stades de foot à la prison. A 49 ans, Tony Vairelles, comme ses trois frères (Fabrice, 55 ans, Jimmy, 41 ans, Giovan, 30 ans) n’en a toujours pas fini avec la justice. Il y a quinze jours, celui qui porté huit fois le maillot de l’équipe de France entre 1998 et 200 a été condamné à cinq ans de prison dont trois ferme pour des faits de violences avec arme sur le parking d’une boite de nuit d’Essey-lès-Nancy dans la nuit du 22 au 23 octobre 2011. L’ancien attaquant de Lens et de Lyon qui a déjà fait cinq mois en détention préventive a fait appel de cette décision du tribunal correctionnel de Nancy. Invité jeudi sur RMC dans Rothen s’enflamme, l’auteur de "Balles au centre" (Hugo Sport) clame haut et fort son innocence.
Sa version des faits
"Je reçois un coup de fil de mon petit frère (Giovan) à 3 heures du matin. Il était paniqué : "je me suis fait agresser par une dizaine personnes, vient me chercher." Je ne savais pas où se trouvait la boite car elle a mauvaise réputation. Comme je ne sais pas où je vais, je préfère y aller avec mon grand frère (Fabrice). Je récupère mes deux petits frères (Giovan et Jimmy). Mon frère (Fabrice) arrive avec sa voiture, il y a une incompréhension. Il fonce sur le parking pensant récupérer mon petit frère. Je le suis en lui disant : "Non, c’est bon j’ai récupéré les petits. Tout va bien." Sauf que lui, le temps de le suivre, entre sur le parking. Les videurs sortent. Ils sortent la matraque télescopique, il n’y a aucun échange de paroles, on se fait gazer. On reçoit des barricades, on se défend comme on peut. Là, j’entends un coup de feu. En fait il y en a eu plusieurs puisqu’il y a plusieurs blessés. On réussit finalement à remonter dans les voitures et on s’en va."
Les suites de l’affaire
"Les videurs disent que j’ai tiré ? Ils ne le disent pas au départ. Il y a des multiples versions des videurs. C’est pour ça que je n’arrive pas à comprendre comment on peut juger cette affaire. Eux disent qu’il y a eu une vidéo surveillance. Donc elle marchait. Ils ont vu quatre hommes armés mais ils sortent quand même… Dans ces cas-là, tu restes dans la boite de nuit et tu appelles la police. Eux ils sortent… Ils reconnaissent être venus aux devants de nous, nous avoir gazés… Certains videurs expliquent qu’on avait des armes automatiques mais on ne retrouve aucune douille, aucune arme…"
Sa condamnation à cinq ans de prison
"J’ai vraiment l’impression d’être jugé coupable au bénéfice du doute. J’aimerais bien comprendre. Ils ont mis dix ans pour juger l’affaire. J’ai respecté ça. Mais j’ai besoin de parler. J’en ai pris plein la tête au début. C’est ma vérité. Je cherche à savoir. Si on m’accuse d’avoir été sur ce parking, je dis oui. Si on m’accuse d’autre chose, qu’on me l’explique. On parle de vengeance, de préméditation mais de quoi ? Quand je vais sur ce parking, je ne sais pas que ce sont les videurs qui ont massacré mon petit frère. Je ne le saurai qu’au jugement."
Son calvaire en prison
"Ça a été horrible. Heureusement que ma femme ne m’a rien dit. Si j’avais su ces choses en prison, je crois que je serais devenu fou. Quand vous savez que votre enfant pleure sous la douche… Il veut aller rejoindre papa au paradis parce qu’il croit que je suis mort. Le premier mois, il n’a pas eu de nouvelle de son père. Sa mère lui a dit : "il est parti dans la maison à Bastia." Mais il a six ans, il n’est pas fou. Il sait qu’il y a les téléphones portables. Je ne voulais pas qu’il vienne au parloir, un endroit glauque. Il n’est venu qu’au bout d’un mois et demi. Quand je suis rentré à la maison, j’avais envie de m’enfermer avec ma femme et mon fils pendant deux semaines. Même si ça fait sourire certains, cinq mois de prison, quand tu sais que tu n’as rien fait et que tu ne peux pas te défendre, c’est horrible. Mais je voulais me battre, prouver mon innocence. Je voulais être bien. Je partais courir. J’avais envie de me défouler. Les matchs de 5/5 me permettaient de m’évader de la prison. Aujourd'hui, je n'ai pas peur d'aller en prison même si ce n'est pas un plaisir. Maintenant je connais. Quand tu n'as pas les codes, ça fait toujours peur. Aujourd'hui, c'est surtout la peur de tout ce qui se passe derrière. Mon fils a énormément souffert. Il s'est reconstruit grâce au rugby qui a sauvé mon fils. J'ai un autre enfant plus jeune qui est plus émotif. J'ai peur pour lui. Aujourd'hui on me reparle de prison, sans aucun élément. Ça me rend fou."