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L’Albanie veut tourner la page de Belgrade

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Adversaire de l’équipe de France ce vendredi à Rennes (20h45), l’Albanie rejoue pour la première fois depuis les graves incidents qui avaient émaillé sa dernière rencontre, le 14 octobre en Serbie. Toujours remonté contre l’UEFA, Lorik Cana, le capitaine albanais, veut profiter de ce match face aux Bleus pour oublier ces violences.

Un mois jour pour jour après les graves incidents qui ont émaillé sa rencontre en Serbie, la sélection albanaise joue contre l’équipe de France, ce vendredi à Rennes (20h45). Son premier match depuis les scènes ultra-violentes de Belgrade, où l’apparition d’un drone au-dessus du terrain et sur lequel flottait la carte de la « Grande Albanie » (un projet nationaliste visant à réunir dans un même Etat tous les territoires peuplés d’Albanais) avait déclenché une bagarre générale entre joueurs et spectateurs, obligeant l’arbitre à interrompre définitivement la rencontre à la 41e minute.

Des faits qui restent évidemment encore gravés dans la mémoire de Lorik Cana, le capitaine albanais. « C’était du grand n’importe quoi, ça n’avait plus rien à voir avec le football, lance-t-il dans Luis Attaque sur RMC. On a été attaqué par des supporters. Des joueurs se sont fait taper dessus avec des chaises, des membres de la sécurité nous ont attaqués. On a eu des joueurs blessés. Moi le premier, j’ai mis deux semaines à récupérer parce que je me suis blessé en tombant dans le tunnel. »

Cana : « Si ça avait été Serbie-France… »

Alors que le score était de 0-0 au moment des faits, l’UEFA a décidé d’accorder la victoire sur tapis vert à la Serbie (3-0), sans toutefois lui donner les trois points de la victoire. Les Serbes n’ont par ailleurs écopé que d’une sanction de deux matchs à huis clos, avec une amende de 100 000 euros que l’Albanie paiera aussi. « Je ne suis pas langue de bois mais si ça avait été Serbie-France et que les joueurs français s’étaient fait taper dessus de cette manière-là, je pense que la Serbie aurait pris cinq ans de suspension », lance Cana, qui en veut par ailleurs beaucoup à Michel Platini, le président de l’UEFA, pour sa non-condamnation ferme de ces violences.

Bien placée dans la course à la qualification pour l’Euro 2016 (2e du groupe I, à égalité avec le leader danois), l’Albanie veut désormais ne plus penser qu’au football. L’occasion est belle, puisqu’elle affrontera successivement la France et l’Italie, pour deux matches amicaux de gala (14 et 18 novembre). « Notre force, c’est qu’on a un groupe assez soudé et ça nous a permis de l’être encore plus, explique Cana. On a vu qu’on tenait énormément l’un à l’autre et on va laisser la bataille juridique se faire, on va se concentrer sur le terrain. » Pour tourner définitivement la triste page de Belgrade.