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Larqué : "Une défaite pour Blatter"

Jean-Michel Larqué

Jean-Michel Larqué - DR

Pour Jean-Michel Larqué, membre de la Dream Team RMC Sport, la réélection de Sepp Blatter à la présidence de la Fifa ne masque pas la difficulté de la situation pour celui qui occupe le poste depuis 1998.

« C’est une grosse défaite. Le président de la Fifa est réélu en général par acclamation. Il y avait quand même des doutes. Le vote électronique a été abandonné. On ne sait pas trop pourquoi. Etre poussé au second tour, même s’il n’a pas eu lieu, par un inconnu, est une grosse remise en question et une défaite pour Sepp Blatter.

Heureusement, il a dit qu’il assumait la responsabilité de cette situation. Cela fait 37 ans qu’il est à la Fifa, pour moitié comme secrétaire général, avec un président, Joao Havelange, qui lui avait montré comment faire et dont on sait qu’il n’avait pas toujours les mains très propres. Il est le seul responsable de la situation actuelle, du clientélisme qui sévit à la Fifa, des pots-de-vin qui sont distribués avant les élections et pour l’acquisition des droits TV. Il est le seul responsable de ce qu’est la Fifa aujourd’hui.

« Ça ne se passait pas dans son dos mais devant lui et avec son aval »

C’est pire qu’une épée de Damoclès. Quand le FBI va commencer à démêler l’affaire, cela va être compliqué pour Blatter de résister à des témoignages. On ne peut pas lever le petit doigt, quand on fait partie de la Fifa, sans en informer le président. Et on ne peut pas imaginer que Sepp Blatter n’est pas été au courant de toutes les affaires. Il dit : ‘‘Je ne peux pas vérifier tout ce qui se passe dans mon dos’’. Ça ne se passait pas dans son dos mais devant lui et avec son aval. Son problème aujourd’hui, c’est qu’il veut réformer une Fifa qu’il a mis dans cet état, sans aucune crédibilité. Elle est quasiment équivalente à zéro aujourd’hui.

L’épée de Damoclès, c’est l’enquête du FBI, mais aussi celle de la justice suisse. On n’en parle pas beaucoup mais il y a une phrase qui pourrait nous interpeller. Il dit qu’il y a ‘‘plein de mauvaises nouvelles à venir’’. Peut-être qu’il en connaît déjà et qu’on l’a déjà convoqué pour qu’il s’explique sur certains faits. Elu ou pas, aujourd’hui, Sepp Blatter a une crédibilité nulle et son gouvernement est caduc. »