"Le foot reste une petite bulle": immersion avec les Maccabi de Créteil et Sarcelles avant France-Israël

Ce dimanche matin à Champigny-sur-Marne, les quatre terrains synthétiques sont occupés. D’un côté, un plateau de jeunes enfants de U7 à U10, un tournoi inter-Maccabi qui rassemblent plusieurs clubs franciliens qui portent le nom Maccabi. La raison de la création de cette compétition est simple : les plateaux pour enfants organisés par les ligues et districts ont lieu le samedi, jour de Shabbat pour la communauté juive. Les Maccabi d’Île-de-France ont donc décidé d’organiser leur propre championnat.
"Il ne faut pas d’amalgames, de préjugés ou de mauvaises pensées. C’est juste que chez nous le football, le sport, c’est le dimanche, précise Charly Elmaleh, responsable de l’école de foot au Maccabi Sarcelles." Sur le contexte actuel, le dirigeant du club du Val d’Oise, salue le vivre ensemble toujours présent: "Il faut savoir que Sarcelles, c’est une des villes de France qui possède le plus d’ethnies différentes. Tout le monde vit les uns à côté des autres sans problèmes majeurs. Le dimanche matin, on joue au stade Riyad Mahrez. L’AS Sarcelles est à côté et tout se passe très bien dans une bonne entente."
Des joueurs de toutes confessions
De l’autre côté du Parc des Sports, les vétérans du Maccabi Créteil jouent à l’extérieur face à Saint-Mandé. Mickaël Pinto a 39 ans dont 26 passés chaque semaine au sein du Maccabi Créteil. Il ne constate pas une montée de l’antisémitisme dans le foot du dimanche. "Honnêtement, il n'y a aucun souci, précise le numéro 6 des jaunes et bleus. Il y a globalement une bulle autour du foot. Cela reste un peu imperméable à la tension. Après le 7 octobre, on a fait une minute de silence qui a été respectée par toutes les équipes. On a des joueurs qui sont de confession musulmane ou chrétienne, il n’y a jamais eu de soucis par rapport à ça. On porte la Magen David, tout le monde nous connaît. On n'a pas de problème."
Le long de la ligne de touche, David Biars, entraîneur de la D2, doit faire l’arbitre assistant plutôt que de coacher depuis le banc. Quinze années de licence au Maccabi Créteil sans avoir été confronté à de la violence envers sa religion. "Pour être franc après le 7 octobre, il y avait un peu d’appréhension. C’est légitime, car on porte quand même l’étoile de David. Nous jouons beaucoup d’équipes hétéroclites, multiculturelles. On s’est vite aperçu, et pas que depuis le 7 octobre, mais même avant Charlie, que ça reste une petite bulle le foot, et c’est tant mieux. Avec des gens intelligents, on peut parler que football. Cela reste fragile quand même. Il ne faut pas non plus avoir des œillères. Mais dans notre club, il y a des musulmans, des chrétiens, des franco-portugais. On intègre tout le monde et les gens voient qu’on n’est pas trop communautaire ni communautariste." Pour l’anecdote, les vétérans du Maccabi Créteil ont gagné 2-1.