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Le walking foot, une discipline qui progresse à petits pas

Un ballon de Bundesliga (illustration)

Un ballon de Bundesliga (illustration) - ODD ANDERSEN / AFP

Le football est le sport le plus populaire du monde, mais pas accessible pour tous en compétition. Pour pallier à cette situation, l’Angleterre a inventé en 2011 le "walking foot", autrement dit le football en marchant. Une discipline qui se popularise en France, notamment dans le Sud.

Si le football est aussi populaire à travers le monde c’est en partie parce qu’il est accessible à tous, peu importe l’âge, le statut social… Mais que se passe-t-il après 50 ans, lorsque le rythme vétéran commence à être difficile à suivre et que le corps ne peut plus répondre ? Les Anglais y ont pensé, et ont inventé, en 2011, le "walking foot", qui signifie "football en marchant".

Deux pôles à différencier

Dans le milieu du walking foot, deux pôles différents cohabitent. L’un, géré par la Fédération française de football (FFF), l’autre par la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT).

C’est ce dernier qui s'occupe de la compétition, l’autre étant davantage centré sur le loisir et la santé. Même en compétition, le walking foot doit rester une "activité de loisir et de partage", nous explique Jean-Louis Mense, responsable de la délégation française aux côtés de Roland Gransart et Gérard Gili, anciennes gloires de l’Olympique de Marseille. Jean-Louis Mense est aussi entraîneur des 50 ans et plus. Il décrit cette discipline comme "une résurrection" pour ceux qui pensaient qu’ils en avaient fini avec le sport.

Le "walking foot" est avant tout une opportunité pour les séniors de pratiquer le sport qu’ils aiment sans risques pour leur santé et avec des règles adaptées à leur condition physique. Contrairement aux idées reçues par rapport à son nom, le football en marchant est un sport intense : "Pour avoir joué au foot et au futsal avant, je peux vous dire que je finis un match de walking foot aussi fatigué", reconnaît Serge Obré, 56 ans, pratiquant au FC Catalan.

Un sport inspiré du football mais avec ses propres règles

Le "walking foot" est finalement assez différent du football tel qu’on le connaît. A 5 contre 5 ou 6 contre 6, deux équipes s’affrontent sur un terrain pouvant aller de 18 à 30 mètres de largeur et 30 à 40 mètres de longueur avec un ballon du futsal. Pas de contacts, pas de ballons au-dessus de la hanche (pour protéger des traumatismes), sinon c’est coup franc. Bien entendu, interdiction de courir, seule la marche rapide est autorisée.

Autre particularité du walking foot, il peut se pratiquer avec ou sans gardien, la règle est alors totalement différente. Avec un gardien, les attaquants ont interdiction de pénétrer dans la zone des six mètres (comme au handball). Sans gardien, une zone de six mètres est tracée et les joueurs ont alors obligation d’être dans cette zone pour marquer.

Du point de vue du jeu, "il y a beaucoup plus de touches de balles, moins de dribbles" au "walking foot", analyse Serge Obré.

Encore des disparités territoriales

Le "walking foot" compte entre 900 et 1000 adhérents sur l’ensemble du territoire. C’est en Île-de-France et dans le sud, notamment les Bouches-du-Rhône et l’Hérault que le sport est le plus pratiqué. Partout ailleurs, il n’y a que très peu d'adhérents. Jean-Louis Mense se fixe comme objectif de réussir le "mariage territorial le plus grand possible" dans les délais les plus brefs.

Du 14 au 18 juillet se tiendra la deuxième Coupe du monde de "walking foot" à Florence, 22 équipes de 8 nations différentes seront présentes. La délégation française espère de grandes choses durant cette compétition, notamment pour les plus de 50 et 60 ans.

Praslin Bonnet