Barçagate: le fils de Negreira donnait des informations au Barça sur les "habitudes" des arbitres

Dans l'affaire du Barçagate, l'attention se concentre sur José María Enríquez Negreira, l'ancien numéro deux de l'arbitrage espagnol. Mais l'enquête de la justice porte aussi sur les agissements de son fils Javier Enriquez, qui détient l'une des entreprises qui sont dans le viseur de l'enquête de la justice espagnole pour corruption, abus de confiance et faux en écritures de commerce.
Selon un compte-rendu d'audition obtenu par Marca et El Confidencial, Javier Enriquez a notamment reconnu avoir eu un "emploi fictif" au sein de la société de son père à laquelle le FC Barcelone a versé 7,3 millions d'euros entre 1994 et 2018. Il a confirmé, en outre, avoir eu pour mission d'écrire des rapports sur l'arbitrage espagnol à destination du Barça de 2013 à 2018. Ces documents incluaient des détails particuliers sur les arbitres, notamment leurs "habitudes" et leurs "préférences". Dans quel but? "Pour indiquer au club comment il pouvait mieux satisfaire l'arbitre", a-t-il répondu sans plus de précisions.
Javier Enriquez a aussi expliqué avoir eu des contacts directs et réguliers avec des dirigeants et responsables du club catalan. Parmi eux: l'ancien président Josep Maria Bartomeu, le directeur général Oscar Grau, mais aussi l'ancien entraîneur de l'équipe B et des délégués de l'équipe première.
7.000 euros par rapport
Des informations ont également été données sur la façon dont il a été payé par le club. La rémunération se serait faite à travers la société d'un ancien dirigeant du Barça (Josep Contreras). "La raison était de préserver les apparences et d'éviter tout malentendu pouvant découler du fait que le fils du vice-président de la commission technique des arbitres, José María Enriquez, travaillait pour le FC Barcelone", ont noté les enquêteurs, selon Marca. Chaque rapport lui permettait de toucher 7.000 euros.
L'UEFA a annoncé le 23 mars l'ouverture d'une enquête concernant une "éventuelle violation du cadre juridique" de l'instance par le FC Barcelone dans le cadre du scandale de l'arbitrage impliquant le club catalan. Le club et certains de ses dirigeants ont été inculpés le 10 mars par la justice espagnole pour "corruption", "abus de confiance" et "faux en écritures de commerce" dans l'affaire des versements d'argent suspects à Jose Maria Enriquez Negreira, également poursuivi.
Saisi par le fisc sur de possibles irrégularités dans le paiement des impôts d'une entreprise appartenant à Enriquez Negreira, le parquet avait ouvert une enquête préliminaire au printemps 2022 afin de vérifier le motif et le cadre de ces versements d'argent.