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Liga: la Fédé espagnole démolit Tebas sur l'accord entre la ligue et le fonds CVC

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L’accord entre LaLiga et le fonds d’investissement CVC a été approuvé ce vendredi, malgré l’opposition du Real Madrid et du FC Barcelone. La fédération espagnole a de son côté violemment attaqué Javier Tebas, le président de LaLiga.

L’accord était dans les tuyaux depuis l’été, il est désormais officiel: LaLiga va bien céder une partie de ses revenus à venir au fonds d’investissement CVC. Parmi les 42 clubs qui composent LaLiga, 37 ont voté en faveur de l’accord, au terme d’une réunion de trois heures et demi ce vendredi. D’après les médias espagnols, le Real Madrid, le FC Barcelone, l’Athletic Bilbao et le club d’Ibiza, en seconde division, auraient voté contre, alors qu’Oviedo se serait abstenu. Pas assez pour faire capoter le projet.

Les clubs espagnols s’apprêtent donc à se partager un total de 1,994 milliard d’euros de la part du CVC, dont 400 millions qui doivent arriver dans les prochaines semaines. En échange, le CVC va récupérer 8% des revenus commerciaux de LaLiga, et environ 11% des revenus de droits TV, pour les 50 prochaines années. Si l’accord permet donc une rentrée de liquidités immédiate pour les clubs, il paraît moins avantageux sur le long terme.

Les clubs contestataires avaient proposé une alternative

C’est ce que dénonce une minorité de clubs, ainsi que la fédération, depuis plusieurs mois. Il y a une semaine, les contestataires avaient proposé une alternative permettant de réunir la même somme, 1,994 milliard d’euros: un prêt des banques JP Morgan, Bank of America et HSBC, à rembourser d’ici 25 ans. Mais la très grande majorité des clubs a maintenu sa confiance à LaLiga.

"Malgré tous les obstacles que nous avons rencontrés en chemin, nous avons mené à bien ce projet, s’est félicité Javier Tebas, le président de la ligue espagnole. Il y aura un avant et un après pour les clubs de LaLiga, qui vont pouvoir améliorer leurs infrastructures, développer leurs marques au niveau international et faire des pas de géants pour poursuivre le renforcement du sport et du football dans le monde."

Les clubs espagnols ne pourront toutefois pas utiliser cet argent exactement comme ils le souhaitent. LaLiga s’assurera que 70% des fonds soient investis par les clubs dans les infrastructures, la stratégie de communication, le développement à l’international, le développement de l’innovation, de la marque, des produits et des contenus sur les réseaux sociaux, notamment. 15% seront disponibles pour investir sur le marché des transferts, et les 15% restants serviront pour la dette des clubs.

La Fédération se paye Tebas

La Fédération espagnole (RFEF), férocement opposée à l’accord avec le CVC, avait publié un communiqué par anticipation, mercredi, condamnant un projet fait "aux dépens du football espagnol", qu’elle estime illégal depuis cet été. Mais surtout, la RFEF a frontalement attaqué Javier Tebas, "qui va bénéficier d’un nouveau poste rémunéré pour présider un nouvel organe externe à la ligue, créé avec le CVC, pour au moins les 7 prochaines années".

"Le président de la LNFP (LaLiga), avec son insistance, sera le responsable des conséquences qui découleront des illégalités que présente cet accord, en compagnie des représentants des clubs qui le soutiennent", a ajouté la Fédération espagnole. Avant de conclure: "Connaissant la belligérance et la volonté de leadership de M.Tebas, et sa contestation plus que probable, la RFEF assure qu’elle n’entrera pas dans une boucle absurde de communiqués et contre-communiqués." La guerre se poursuit dans le football espagnol.

Robin Wattraint Journaliste RMC Sport