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Liga: la "très grande honte" du Séville FC, choqué par la réinscription de Dani Olmo avec le Barça

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Le président du club andalou s'est fait le relais de l'état d'esprit de la plupart des clubs du championnat espagnol depuis la réintroduction au sein de l'effectif du Barça de l'international espagnol Dani Olmo. Sa licence avait été annulée par la Liga faute de garanties financières suffisantes.

La mesure provisoire, dont le Barça a bénéficié avec le concours du Conseil supérieur des sports espagnol (CSD) - lié au ministère des Sports, d’où les accusations de collusions qui fleurissent - pour obtenir la réinscription de Dani Olmo et Pau Victor, fait beaucoup jaser en Espagne. La Liga et la Fédération avaient pourtant estimé que les garanties offertes par le club catalan, dans le rouge financièrement, étaient insuffisantes pour renouveler la licence de ces deux joueurs, que la Liga avait libéré de leurs contrats le 30 décembre.

Le CSD a fini par voler au secours du Barça qui l’implorait en accédant à sa requête, avec la suspension à titre conservatoire de l’annulation des licences de ces deux joueurs, provoquant un tollé. L’Atlético a dénoncé jeudi la décision du CSD, manifestant sa profonde inquiétude, à l’instar de l’Espanyol, qui a évoqué de son côté "un précédent très dangereux". Une menace qui, selon le club de Malaga, "met gravement en danger l’intégrité de la compétition".

Une "tragicomédie"

Le Barça a été contraint de vendre l'exploitation de sièges VIP au Camp Nou, encore en travaux (environ 100 millions d'euros sur 20 ans), pour pouvoir garantir l'inscription de ses joueurs. Considérant que le Barça n'avait pas respecté les délais impartis pour présenter de nouvelles pièces au dossier, la Liga n’avait pas réinscrit Dani Olmo et Pau Victor, s'appuyant sur le règlement actuel qui empêche un joueur d'obtenir une nouvelle licence dans le club auquel il était déjà lié au cours d'une même saison. Le président du Séville FC, José María del Nido Carrasco, s’est insurgé de l’entremise du CSD qui par cette mesure controversée est selon lui venu "changer les règles du jeu".

"Nous ressentons une très grand honte. Nous sommes extrêmement gênés par cette décision, car elle est venue changer les règles du jeu", a-t-il déploré après l’assemblée générale ordinaire du Séville FC, vendredi. "Pour pouvoir enregistrer un joueur comme Rubén Vargas, nous avons dû nous soumettre au contrôle économique, respecter la limite des coûts de l'effectif et obtenir l'acceptation de notre licence par la Fédération. Dans ce pays, si vous êtes du Barça ou de Madrid, certaines règles s'appliquent à vous, mais si vous appartenez au commun des mortels, d'autres règles s'appliquent à vous. C'est très dangereux, c'est un manque de respect pour les autres acteurs du football et, bien sûr, pour les supporters."

Le président de la Liga, Javier Tebas a qualifié cet imbroglio de "tragicomédie", dénonçant une "profonde ignorance" du CSD "sur la réglementation des licences", dans une longue lettre publiée sur le réseau social X. Le club de Las Palmas, premier à dénoncer publiquement la mesure d'urgence accordée au Barça, a également manifesté son "désaccord absolu", estimant que cette décision constituait "une grave menace pour l'intégrité de la compétition" et "un précédent inquiétant qui pourrait déstabiliser les fondements du football professionnel dans notre pays".

QM (avec AFP)