Pourquoi le Barça pique sa crise

Josep Maria Bartomeu et Luis Enrique - AFP
Le départ de deux historiques
Un lendemain de défaite n’est pas un jour comme les autres à Barcelone. Ce lundi encore moins. Battu dimanche par la Real Sociedad (1-0), le club catalan a vécu un début de semaine très agité avec les départs de deux glorieux anciens, qui occupaient des postes à responsabilités. Andoni Zubizaretta, directeur sportif depuis 2010, a d’abord été limogé, payant notamment ses erreurs de recrutement (Vermaelen, Song, Ter Stegen, Hleb, Douglas,…). Puis Carles Puyol a suivi le mouvement. Assistant de la direction sportive, l’ancien capitaine catalan a démissionné de son poste à la surprise générale, alors qu’il était vu par certains comme un successeur potentiel de Zubizaretta. Deux départs qui seront sans doute comblés mais qui font forcément tâche en cours de saison.
Luis Enrique, une méthode qui détonne
Il a beau être un ancien de la maison, Luis Enrique est arrivé sur le banc du Barça avec des idées neuves et des méthodes qui ont forcément déstabilisé le groupe blaugrana. Après les passages de Tito Vilanova et Gerardo Martino, ainsi que l’intérim de Jordi Roura, le technicien de 44 ans a voulu reprendre la main sur un vestiaire parfois proche de l’autogestion. Mais comme à l’AS Roma (2011-2012), où il avait osé toucher aux monstres sacrés Francesco Totti et Daniel De Rossi, Luis Enrique se confronte à la réticence de certains cadres comme Gérard Piqué et Lionel Messi. Vexé de ne pas être assez protégé par son coach, qui n’a pas hésité à le mettre sur le banc au coup d’envoi du match face à la Real Sociedad, Messi serait très remonté. Problème, s’il veut réussir son pari de redresser le Barça, Luis Enrique doit arriver à tirer le meilleur de son numéro dix. En aura-t-il le temps ?
Messi ne cache plus son mal-être
Depuis près d’une décennie, le refrain est simple du côté de Barcelone : quand Messi va, tout va. Problème, en ce moment Messi ne va pas bien. Attention, même dans une période « noire », le quadruple Ballon d’Or possède des standards (15 buts en Liga, 8 en Ligue des champions) que seul Cristiano Ronaldo arrive à suivre. Mais au-delà du bilan comptable, l’Argentin semble s’essouffler sous la tunique blaugrana. Moins génial, moins jovial, il n’est plus le Messi qui emportait tout sur son passage et reléguait la concurrence, dont celle de « CR7 », loin derrière. Et quand Messi traîne son spleen, c’est tout le Barça qui est démoralisé. En novembre, il avait laissé entendre qu’il pourrait un jour quitter le club. Une sortie qui résonne encore plus fort depuis quelques jours, surtout que la rumeur d’un départ à Chelsea a enflé. Absente de l’entraînement ce lundi, officiellement à cause d’une gastro-entérite, « la Pulga » était de retour ce mardi. Pas sûr toutefois que cette microcoupure suffise pour oublier tous les tourments de ces derniers mois.
Le spectre des élections en 2016
Josep Maria Bartomeu tiendra-t-il jusqu’en juin 2016 ou devra-t-il organiser des élections anticipées ? L’actuel président du Barça, en poste depuis janvier 2014, est plus que jamais sous pression. Entre manque de résultats et affaires judiciaires, le dirigeant catalan vit un mandat délicat. L’interdiction de recrutement jusqu’au 1er janvier 2016, pour des infractions relatives à des transferts concernant plusieurs mineurs à l’époque où Bartomeu était vice-président, sera ainsi un boulet très lourd à traîner lors des prochaines élections. Un point sur lequel Joan Laporta, président entre 2003 et 2010, ne devrait pas manquer d’appuyer pour récupérer un siège qu’il semble convoiter à nouveau.