Valladolid-Barça: la drôle d’expérience de Ben Arfa

Une lombalgie empêchera Hatem Ben Arfa (33 ans) d’affronter un club dans lequel il aurait pu jouer, ce samedi (19h30). Son équipe, le Real Valladolid, reçoit en effet le grand FC Barcelone, où le milieu de terrain français était annoncé en 2016 à la sortie d’une grosse saison avec l’OGC Nice. L’affaire ne s’était pas conclue et "HBA" avait finalement poursuivi sa carrière au PSG. Il manquera aussi un entraîneur, Quique Setien, qui le couvrait d’éloges il y a un peu plus d’un an.
"C’est un joueur de top niveau, spectaculaire, avait confié le technicien après la victoire de Rennes face au Betis en Ligue Europa. Il a tout fait correctement." Dans la foulée, son nom avait circulé du côté du Betis. Mais là encore, pas de transfert à la clé. S’il joue bien en Espagne depuis, c’est avec le maillot d’une écurie aux ambitions modestes, dont la première d’entre elles - le maintien - est en passe d’être réussie.
Depuis son arrivée surprise en janvier dernier, l’international français (15 sélections, 2 buts) peine à se faire une place dans l’effectif de la Pucela. Ses cinq matchs, dont deux titularisations, pèsent très peu pour un joueur au bagage technique au-dessus de la moyenne. Les cinq remplacements autorisés depuis la reprise de la compétition ne lui ont pas permis de gonfler son temps de jeu dans des proportions plus importantes.
"C’est un exemple pour nous tous"
Le joueur a pourtant profité du confinement pour "se noyer dans le travail", confie son entourage. Une autre période particulière puisqu’il l’a passée en compagnie de deux coéquipiers, dans les installations du centre de formation, après la fermeture de l’hôtel où il avait élu domicile. Tout en s’impliquant dans la vie sociale. "Il a aidé le club dans ce qu’il a mis en place pendant ces jours, témoigne David Espinar, porte-parole du club et directeur du cabinet de la présidence. Il a collaboré avec des actions humanitaires mises en place par le Real Valladolid. Il a eu un comportement exemplaire. C’est un exemple pour nous tous. C’était un sacrifice pour lui de ne pas être chez lui."
Il en a profité pour suivre à la lettre le programme d’entraînement et retrouver les terrains en étant très affûté. Pas suffisant pour que l’entraîneur Sergio Gonzalez en fasse un premier choix. Pour des raisons tactiques principalement, puisque le système ne sied pas vraiment aux caractéristiques de Ben Arfa, utilisé comme avant-centre. Un poste où il se retrouve esseulé dans une équipe défensive, où les latéraux apportent très peu le surnombre.
"C’est un grand professionnel, qui est depuis longtemps dans le football, il sait comment cela se passe dans le sport de haut-niveau, tempère Espinar. C’est normal qu’il veuille jouer mais il a une très bonne discipline. Il ne pose aucun problème, il est intégré auprès de ses coéquipiers, de l’entraîneur et de l’institution. Nous sommes très satisfaits de son comportement, de ses qualités et nous espérons qu’il pourra apporter un peu plus pour les matchs qu’il reste."
Il veut rester mais…
Pour lui faire une place dans le onze de départ, Sergio Gonzalez doit changer son dispositif, comme il l’a fait cette semaine face à Valence (2-1), avec Ben Arfa en soutien de l’attaquant de pointe Enes Ünal. Malgré ces difficultés sportives, le milieu offensif se sent bien en Espagne et à Valladolid. En fin de contrat à l’issue de la saison, il envisage de rester au club. Les discussions avec les dirigeants n’ont pas encore débuté. "Nous attendons que la saison se termine, explique Espinar. Le maintien n’est pas encore confirmé. Une fois que ce sera fait, nous pourrons parler." Son avenir aux côtés du président Ronaldo dépendra de plusieurs facteurs. Notamment le budget pour la saison prochaine, le mercato et des ambitions sportives revues à la hausse.
Habitué au bas de tableau en Liga, Valladolid a pour objectif de devenir une valeur sure du championnat sous la houlette de l’ancienne star brésilienne, qui a d’abord épongé les dettes au moment de devenir propriétaire en 2018. Après avoir joué le maintien, Ben Arfa espère regarder un peu plus haut au classement en pratiquant un jeu plus séduisant et offensif. "Nous voulons grandir chaque année et c’est sûr que nous allons faire une équipe pour que la prochaine saison nous puissions regarder plus haut avec des objectifs plus ambitieux", rassure Espinar.
Il peut encore jouer "trois ou quatre ans, tranquille"
Il faudra aussi que le club y trouve son compte alors que le joueur, dont le comportement est loué, n’a pas eu l’occasion de peser sur les résultats de l’équipe. L’heure du bilan approche. "On attend toujours plus de tout le monde parce que nous sommes ambitieux, explique Espinar. Hatem a eu un comportement très professionnel et nous sommes satisfaits de sa conduite."
Et si cela ne satisfaisait pas Ben Arfa, quel serait son avenir s’il quittait le 8e club de sa carrière? Son souhait premier serait de rester en Espagne, où il apprécie la vie. Malgré ses 33 ans, Hatem Ben Arfa estime avoir encore du temps devant lui. "Vu son état de forme, il peut encore jouer trois ou quatre ans, tranquille", confie-t-on dans son entourage.