RMC Sport

18 ans de prison requis contre la femme accusée d'avoir violemment agressé Yoane Wissa

Yoane Wissa lors du match Lorient-Angers (2-0, L1), le 2 mai 2021

Yoane Wissa lors du match Lorient-Angers (2-0, L1), le 2 mai 2021 - Matthieu Mirville/ICON Sport

L’avocat général du procès sur la violente agression dont été victime le joueur de football Yoane Wissa en 2021 à Lorient, a requis 18 ans de prison contre son agresseuse présumée, qui voulait lui enlever son enfant.

L'avocat général a requis 18 ans de prison, jeudi 23 janvier, contre la femme accusée d'avoir violemment agressé Yoane Wissa dans la nuit du 1er et 2 juillet 2021. Alors joueur de Lorient, il avait été aspergé d'acide chlorydrique au visage par son agresseuse qui avait pénétré dans son domicile pour enlever son bébé d'un mois. L'attaquant, alors en instance de transfert, s'était interposé mais avait dû être hospitalisé d'urgence.

"Je suffoque, je ne vois plus rien"

Plus tôt dans la journée, l'accusée, Laetitia P., âgée de 38 ans et vivant à Vannes, avait demandé un autographe au joueur. Le lendemain, elle avait enlevé une autre fillette à Vannes (retrouvée vivante 12 heures plus tard) et grièvement blessé la mère de l’enfant. Elle est jugée depuis mardi devant la cour d'assises de Vannes pour tentative d’assassinat, enlèvement, tentative d’enlèvement et l'agression de l'actuel joueur de Brentford.

Jeudi, le joueur s'était présenté à la barre pour raconter cette agression en pleine nuit alors qu'il se trouvait aux toilettes. "J’ouvre la porte et je reçois un liquide", avait-il témoigné. "Directement, je mets un coup de pied et je crie. Je suis dans le noir. Il y a seulement la lumière des toilettes qui éclaire. J’ai l’impression que la personne trébuche. Je crie. Je crie. Je crie. Là, je la vois et je dis 'c’est elle, c’est elle'. Je tends le téléphone à ma femme qui appelle les pompiers. Je suffoque, je ne vois plus rien." Le joueur avait expliqué avoir retrouvé pleinement la vue trois mois plus tard en expliquant que cette agression avait retardé son transfert et son adaptation en Angleterre.

"Qu’est-ce qui prime chez elle? Les voix ou sa mythomanie et sa volonté de se protéger", a interrogé l’avocat général Éric Pouder, dans ses réquisitions relatées par Ouest-France. "C’est l’histoire d’une menteuse qui a gâché une grande partie de sa vie à cause de sa pathologie, de sa propension à mentir." Il est revenu sur la grossesse de l'accusée "qui n’a jamais existé", comme la femme l'a elle-même renconnu. Pour sa défense, l'accusée assure avoir entendu des voix lui intimant de commettre ces faits.

"Elle essaie de sauver ses miches", a estimé l'avocat général. "C’est naturel. Mais qu’on ne vienne pas me dire que ce sont les voix. L’altération n’est pas une évidence. Il n’y a pas de pathologie psychiatrique, mais un trouble de la personnalité. Des voix intrusives, mais sans injonction. Elle n’a jamais perdu le contact avec la réalité."

NC