Affaire des maillots : Ennjimi donne sa version

Saïd Ennjimi - AFP
Un rappel des faits s’impose. L’arbitre professionnel Saïd Ennjimi est au centre de « l’affaire des maillots », en raison du manquement grave à la déontologie qui lui est reproché : avoir réclamé des maillots de l’OM dédicacés, avec facture, pour en faire don à des associations caritatives, en marge de la rencontre Marseille-Lorient (3-5), le 24 avril dernier. « J’ai demandé avant le match s’il était possible de les acheter et de les faire dédicacer. Compte tenu de la défaite, les joueurs n’ont pas voulu les signer et je le comprends. Mais jamais je ne suis sorti du vestiaire pour aller invectiver le kinésithérapeute ou quiconque. Je ne suis qu’un arbitre, l’arbitre doit être discret, travailler » a expliqué M.Ennjimi dans Luis Attaque ce jeudi, sur RMC. L'affaire aurait pu en rester là si Claude Tellène, le superviseur chargé de noter sa prestation, n'avait pas rédigé un rapport, trois jours après les faits.
Et un autre élément, plus ambigu, pourrait expliquer que l’affaire ait pris de telles proportions. Au Vélodrome ce soir-là, Saïd Ennjimi a discuté avec Vincent Labrune, le président de l’OM. « Pour l’instant, on ne me reproche que l’affaire des maillots. M.Garibian (le président de la Direction technique de l'arbitrage, ndlr) n’a aucune pièce concernant ce qu’il pense, lui, être d’éventuels propos dénigrants envers l’arbitrage français pendant cette soirée, indique l'arbitre de la Ligue du Centre-Ouest, l'un des plus expérimentés de Ligue 1. Est-ce qu’il me reproche ce que j’ai pu dire, que lors de Bordeaux-Marseille (1-0), l’OM pouvait obtenir un penalty ? C’est la vérité. On a l’habitude de discuter avec les dirigeants, mais on ne dit que des vérités, du factuel. »
« Cloué au pilori » par Garibian
« Une personne malintentionnée a pris son téléphone, poursuit Saïd Ennjimi. M.Garibian n’a pas voulu m’écouter et m’a cloué au pilori. Sur la forme, j’ai été suspendu sans même avoir été entendu. Ça n’existe nulle part. Ce sont des méthodes d’un autre temps, une mascarade. » Il compte pourtant un soutien de poids : Vincent Labrune, le président de l’Olympique de Marseille, qui accueillait ce soir-là dans un salon les membres de la commission juridique de la LFP. «La vérité, c’est que le président Labrune et l’OM ont communiqué par voies orale et écrite à M.Garibian, pour indiquer qu’il n’y avait rien eu. M.Labrune est venu calmer tout ce petit monde, parce qu’il n’y avait aucune raison de faire monter cette histoire. » A l’heure actuelle, Saïd Ennjimi reste suspendu, sans connaître la durée de sa sanction, alors que ses trois assistants ont été blanchis.