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ASSE: les dirigeants cherchent de nouveaux investisseurs

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Bernard Caïazzo et Roland Romeyer cherchent actuellement un troisième actionnaire important à l'ASSE. Un investisseur qu'ils espèrent attirer en insistant sur les bons bilans financiers du club, mais qui ne devrait pas avoir de rôle au quotidien dans la gestion des Verts.

Après avoir annoncé la saison dernière que le club était à vendre, les dirigeants de l’ASSE se sont rétractés après une, voire deux tentatives de rachat avortées. La perspective de juteux nouveaux droits télé négociés par la Ligue et l'idée de perdre la main avaient poussé les décisionnaires à rester à la tête du club, qu'ils contrôlent depuis 2006. 

Pour autant, conscients des réalités financières du football moderne, les co-présidents comprennent l’impérieuse nécessité de faire rentrer de l’argent dans les caisses du club. Le duo entend donc faire rentrer un investisseur minoritaire via une augmentation de capital.

Un troisième actionnaire, mais pas de nouveau président

La société, la personne ou le fonds qui y souscrira deviendra donc troisième actionnaire du club (si l’on exclut les nombreux petits porteurs). Mais ce procédé ne fera pas entrer "un troisième président" à la tête des Verts puisque la Holding (Véridis) qui détient le club restera la propriété de Roland Romeyer et de Bernard Caïazzo. En clair, les Verts cherchent un investisseur au sens le plus strict du terme puisque celui-ci n’aurait pas son mot à dire dans la gestion de l’ASSE. 

La santé du club: argument numéro 1

Ce genre de profil ne court pas les rues dans le football professionnel, mais l’ASSE peut avancer un argument massue pour convaincre un potentiel investisseur: les Verts ont enchaîné un huitième bilan financier excédentaire de rang (Saint-Etienne est le seul club des 40 clubs pro à pouvoir se targuer d’une telle stabilité). En effet, jeudi 17 janvier, le rapport moral et le bilan financier de l’ASSE ont été validés par l’assemblée générale. Un bilan positif à hauteur de 120.000 euros.

Un top six impératif

Durant ces huit années bénéficiaires, les actionnaires ont systématiquement décidé le report de ces bénéfices. Plutôt que de se verser les dividendes, les actionnaires ont donc accepté de les injecter dans la "trésorerie" de la société (de ce fait, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo ont renoncé à un peu moins de six millions d’euros chacun). De quoi offrir à l’ASSE, sur ces huit années de bonne gestion, 12 millions d’euros de fonds propres. Une garantie de bonne santé pour l’entreprise.

Mais une ligne positive doit aussi être relativisée: le bilan 2017-2018 fait état d’un emprunt de 10 millions contracté à l'hiver pour supporter la masse salariale et le recrutement de joueurs onéreux (MVila, Subotic, Cabella, NTep…). Et le recrutement de Khazri ou de Cabella sont de réelles prises de risques cette saison, car leur coût ne sera amorti que si l’ASSE finit dans les six premiers du classement. Dans le cas contraire, les Verts seront rapidement déficitaires... 

Timothée Maymon