"Aucune envie de nous défoncer les cordes vocales": les supporters de Strasbourg feront "silence" contre l'OM

La relation entre Strasbourg et ses supporters est loin d'être au beau fixe. Défiance envers BlueCo et Marc Keller, perte d'identité malgré les nouveaux moyens colossaux du club, incompréhension face au transfert déjà acté d'Emmanuel Emegha vers Chelsea... Les pierres d'achoppement sont nombreuses en Alsace.
A tel point que des groupes de supporters strasbourgeois ont fait savoir ce jeudi qu'ils entamaient, jusqu'à nouvel ordre, une grève des encouragements à la Meinau. Celle-ci débutera dès vendredi (20h45) contre Marseille en Ligue 1, comme l'a annoncé Maxime, porte-parole des Ultras Boys 90.
"On va respecter le dispositif mis en place par le club, même si on le conteste"
"La priorité, c'est que tout se passe bien, parce qu'il y a beaucoup de tensions. On va respecter le dispositif mis en place par le club, même si on le conteste et qu'on demande la suspension des mesures (contrôle accru des banderoles et tifos déployés, retour des billets nominatifs, stadiers installés dans le kop, etc, ndlr). On ne veut pas de conséquences individuelles pour des gens qui se verraient prendre leur identité juste pour un drapeau 'BlueCo Out'."
Les différentes mesures à l'encontre de quatre groupes de supporters visés par le club - Ultra Boys 90, Kop Ciel & Blanc, la Fédération des supporters du Racing, Pariser Section - avaient été prises jeudi dernier. Marc Keller avait tenu une conférence de presse coup de poing annonçant que celles-ci s'appliqueraient avec effet immédiat, à l'encontre des quatre groupes signataires, entre autres, d'un communiqué diffusé "attaquant l'institution".
"On attend un pas du club"
"Jeudi dernier, on est tombés de notre chaise", poursuit Maxime. "On a été étonnés de l'ampleur de cette polémique. C'était somme toute très soft. On n'a enfreint aucune limite légale. Je ne pensais pas que Keller était dans une situation si précaire pour que tout le monde vole à son secours."
Concernant le match de ce vendredi, deux banderoles ont été conçues et proposées pour validation à ce qui est ironiquement nommé le "comité de censure" du club: "Pour un Racing indépendant, populaire, et différent", ainsi que "La liberté d'expression est un droit, pas un privilège". Les groupes de supporters, qui feront voeu de silence pendant 90 minutes, attendent de savoir si ces banderoles vont être acceptées ou non.
"Nous n'avons aucune envie de [nous] défoncer les cordes vocales, les conditions ne sont pas réunies pour une animation au stade", regrette Maxime. "On fait un effort, on attend un pas du club, qu'il annonce publiquement, de bonne foi, une discussion. Alors on pourra envisager un support actif. (...) C'est surtout un silence plutôt qu'une grève. On ne sait pas ce qu'on fera lors des prochains matchs: ça dépendra de la réponse du club."