Bastia-PSG : Paris tombe de très haut

Douchez impuissant face à la magnifique volée de Palmieri - AFP
Laurent Blanc avait prévenu dès la reprise, en stage à Marrakech. On allait voir ce qu’on allait voir. Un management différent. Des passe-droits amenés à disparaître. La volonté de voir des joueurs enfin impliqués après quelques mois d’inconstance terrible sur ce plan. Qu’on se le dise, le PSG version 2015 allait changer. La belle victoire en Coupe de France à Montpellier (0-3) semblait avoir bâti les premières fondations du bel ouvrage à venir. Cinq jours plus tard, à Bastia, patatras. Le tout s’écroule façon château de cartes. Pour son premier match de l’année en 2015, Paris avait l’occasion de profiter du faux pas marseillais de la veille à Montpellier (2-1) pour prendre la tête (provisoire avant le match de Lyon dimanche) du championnat. Raté.
Le PSG voulait continuer de se rassurer. Il a replongé tête la première dans le doute, battu 4-2 après avoir mené 2-0 au bout de vingt minutes. Avec un retour aux vieilles et mauvaises habitudes, au premier rang desquelles une certaine forme de schizophrénie sportive sur la longueur des 90 minutes. Comme trop souvent cette saison, les hommes de Laurent Blanc ont paru changer de visage en cours de rencontre. Trente premières minutes plaisantes, à dominer le jeu sans discussion, avec Lucas (0-1, 10e) puis Rabiot (0-2, 20e) pour convertir le tout au tableau d’affichage, puis soixante dernières totalement à côté de leurs crampons. Comme si l’envie avait disparu. Comme si la perspective d’une victoire facile avait éteint toute vigilance. Comme si le penalty concédé sur une main de Van der Wiel et transformé par Boudebouz pour réduire le score (1-2, 32e) avait fait basculer les débats côté corse sans capacité de réaction côté parisien.
Trois matches sans victoire en L1, une première depuis… novembre 2012
Plutôt à l’aise en début de rencontre, le trio du milieu Cabaye-Rabiot-Matuidi baissait de pied et symbolisait la plongée du collectif parisien. Totalement relancés par l’égalisation de Modesto (2-2, 45e) avant le retour aux vestiaires (timing parfait pour s’injecter une dose de confiance), sur laquelle Van der Wiel et David Luiz ne sont pas exempts de reproches, les Bastiais restaient dominés en seconde période mais n’hésitaient pas à jouer tous les coups à fond. La motivation corse allait finir par payer. Une merveille de volée de Palmieri changeait la donne (3-2, 56e). Le latéral allait même enfoncer le clou et s’offrir un doublé inoubliable (4-2, 90e), son premier en L1, pour assurer le succès des locaux.
En face ? Un PSG qui maîtrisait la possession du cuir. Mais de façon stérile. Sans génie, sans imagination, sans solution pour trouver un Ibra trop peu influent. Sans solidité derrière non plus, les quatre buts encaissés dans la défaite représentant une première depuis… août 2010 (à Tel Aviv en barrage de Ligue Europa) alors que le club concède au moins un but à l’extérieur en championnat pour la sixième fois de suite. Le constat se veut clair. Avec un troisième match de suite sans victoire en championnat (deux défaites, un nul), une première depuis… novembre 2012, le PSG prouve que la trêve n’a pas effacé tous ses problèmes. Il va falloir faire mieux. Et vite. Pour égaler leur total de la saison dernière, les Parisiens – désormais quatrièmes au classement après la victoire de Saint-Etienne à Reims samedi soir (1-2) – devraient ainsi remporter 17 de leurs 18 derniers matches ! Laurent Blanc, coach toujours plus sous pression, a prévenu dans les mots. Ses joueurs vont désormais devoir agir dans les actes. Au risque, sinon, de voir le « Président » quitter le banc de la capitale plus vite que prévu.