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"Ça vient avant le 3-4-3 ou le 4-3-3": les secrets de l'accompagnement psychologique de l'OM de De Zerbi

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Valentin Rongier et Roberto De Zerbi ont insisté vendredi sur l'aspect mental de leur travail à l'Olympique de Marseille. Le milieu de terrain comme l'entraîneur phocéen ont souligné l'importance du psychologique dans les performances de tous les jours et pendant les matchs.

Deuxième du classement à seulement cinq points du PSG, l'OM reçoit Lille ce samedi au Vélodrome lors de la 15e journée de Ligue 1. En cas de victoire, le club phocéen mettrait la pression sur le leader parisien avant son choc face à Lyon dimanche. Mais surtout, les protégés de Roberto De Zerbi enchaîneraient un deuxième succès consécutif à domicile, le quatrième d'affilée en championnat. Presque inespéré après les galères du début de saison dans leur antre.

Une révolution en partie liée à l'arrivée d'un préparateur mental dans le staff du coach italien. "Ce n’est pas forcément un travail quotidien où il parle de mental à chaque fois que l’on fait une vidéo ou à chaque fois qu’il prend la parole. Mais c’est vrai que pour lui c’est quelque chose qui compte", a ainsi expliqué Valentin Rongier ce vendredi sur le travail effectué par son entraîneur à Marseille. "Il nous l’a déjà montré en sollicitant une personne qui est venue rejoindre le staff pour nous aider à ce niveau-là. [...] Il y a une personne qui travaille maintenant au quotidien pour nous aider, elle est là en fonction de nos besoins."

>> Revivez la conf' de l'OM avant le duel contre Lille

"Des moments très compliqués l'année dernière"

Après une saison 2023-2024 perturbée par les blessures, Valentin Rongier a encore vécu un début de campagne 2024-2025 compliqué. Mais le milieu de terrain va mieux. Et comme le reste de son équipe, il connait une jolie période depuis quelques semaines.

"Pour moi, dans le sport de haut niveau et pas que dans le foot, c'est quelque chose de très bien et important", a encore enchaîné le milieu olympien sur l'aspect psychologique de son métier. "Le coach a surtout insisté là-dessus parce qu’il ne comprenait pas pourquoi on n'arrivait pas à développer notre jeu au Vélodrome."

Et Valentin Rongier de préciser un peu plus tard sur son cas personnel: "Je l'ai rencontrée deux fois, une fois pour l'aider à mieux connaitre le contexte marseillais. Je l'ai aussi rencontrée dans le cadre de ma blessure parce que j'ai vécu des moments très compliqués l'année dernière. Dès qu'elle est arrivée, je me suis dit que ça pouvait être une bonne idée de la voir pour voir ce qu'elle pouvait m'apporter."

"Il y a eu un petit traumatisme dans ma tête avec la blessure qui a duré plus longtemps que prévu", explique-t-il.

"Du bien" dans un sport d'ego et de "mecs"

Le monde du sport et plus particulièrement du football se voit parfois reprocher une certaine masculinité toxique. Pour rester au sommet, les joueurs ne devraient pas exprimer leurs sentiments ou afficher un mal-être. Mais face au risque de dépression, qui touche les footballeurs et les entraîneurs comme n'importe qui, Valentin Rongier trouve rafraîchissant l'apport d'un spécialiste de la psychologie.

"Elle est là pour tous les joueurs si on a des problèmes de préparation de match, de douleurs, si on a des problèmes dans notre famille... Elle est là, elle nous sollicite beaucoup et nous montre qu'on peut compter sur elle", a encore détaillé le joueur de 30 ans lors de son passage conférence de presse. "Oui, ça nous fait du bien. On est dans un sport où on a de l'ego, on est des mecs, on n'a pas besoin de psy. Mais si on s'ouvre un peu, ça peut faire du bien à d'autres."

Le mental avant le "3-4-3 ou le 4-3-3" pour De Zerbi

Lui aussi présent face à la presse avant le match aux Dogues, Roberto De Zerbi a appuyé la position de Valentin Rongier. Fervent partisan de ce travail mental, le coach transalpin a rappelé l'importance de l'humain dans le football. Au-delà des joueurs, c'est bien avec des hommes qu'il travaille au quotidien et qu'il doit gérer.

"Je pense que derrière un joueur ou un coach, il y a un homme. Derrière les journalistes, il y a des hommes et des personnes. En-dehors des qualités de travail, il y a les qualités humaines qui existent", a assuré l'entraîneur de l'OM. "Même pour jouer au foot, c’est la tête qui est le plus importante que tout le reste."

Avant de conclure: "Quand je parle de la tête et du mental, il y a beaucoup de choses qui rentrent en compte comme le courage, la personnalité et beaucoup de valeurs. Et donc il faut toujours s’y fier, s’accrocher à ces valeurs et y faire référence. Et ça c’est quelque chose qui vient avant le 3-4-3 ou le 4-3-3 et toutes les choses dont on parle."

Jean-Guy Lebreton avec Florent Germain