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Clermont: Nsimba raconte son incroyable parcours du combattant depuis l'Angola

Vital NSIMBA

Vital NSIMBA - IconSport

Dans une interview donnée à L'Equipe ce dimanche, le latéral clermontois Vital Nsimba se confie sur les épreuves qu'il a dû affronter très jeune, et sur les raisons qui ont poussé sa famille à fuir l'Angola.

Il n’a pas manqué un seul match cette saison. Du haut de ses 28 ans, Vital Nsimba est un pion essentiel du système mis en place par Pascal Gastien à Clermont. Il aurait pourtant pu être impressionné et timoré pour sa première saison en Ligue 1. Mais le latéral gauche en a vu d’autres.

Dans un entretien accordé à L’Equipe, il s’est confié en longueur sur le parcours du combattant qui a été le sien depuis tout jeune. Avec comme point de départ l’Angola, le pays où il a grandi. Et où il a failli perdre la vie. "Je devais avoir quatre ans, je jouais au foot avec mes copains, raconte-t-il. L'un d'eux nous a invité à boire de l'eau chez lui. J'ai décliné, préférant rester dehors pour jongler. Mes deux autres copains sont entrés dans la maison et, soudain, j'ai entendu un coup de feu. En entrant, j'ai vu que, malheureusement, l'un d'eux avait été tué. Le père du copain à qui appartenait la maison était militaire, il a voulu montrer l'arme, mais ne savait pas qu'elle était chargée et a appuyé sur la détente. Je me dis que si j'étais entré avec eux, ça aurait pu être moi."

Son père "risquait d'être assassiné"

Il explique aussi pourquoi sa famille a dû fuir l’Angola quand il était petit. "Quand j'avais cinq ou six ans, mon père, militaire, travaillait pour la garde républicaine du pays. Un jour, il avait pour mission de restituer un chargement de munitions. En cours de route, ses collègues et lui se sont fait braquer. On a pensé que c'était un complot, que ceux qui avaient perdu le chargement étaient complices des voleurs. Mon père était en danger, il fallait absolument quitter le pays car il risquait d'être assassiné et nous, ma mère et moi, avec", se souvient-il. Au bout d’un long voyage, Nsimba a atterri à Toulouse. Avant d’aller d’hôtel en hôtel et de finalement rejoindre avec ses parents un foyer pour demandeurs d'asile près de Bordeaux.

Jeune, Nsimba a dû affronter une autre épreuve avec la grave maladie de son petit frère né en France et qui doit depuis se déplacer en fauteuil roulant : "Cela faisait quelques jours qu'il avait de la fièvre, le médecin ne trouvait pas de quoi il souffrait. Mes parents ont fini par l'emmener à l'hôpital où ils ont passé la nuit. En rentrant, ils m'ont dit que mon frère était dans le coma. Le docteur a dit à mes parents que s'ils n'étaient pas venus le soir-même, ils auraient sans doute retrouvé mon frère mort au petit matin. Il avait contracté une méningite pneumocoque, la deuxième plus grave."

Pour Vital Nsimba, signer un contrat professionnel est alors devenu un impératif. La clé pour aider sa famille. Après des passages non-concluants à Bordeaux et Guingamp, il a atteint son objectif en rejoignant Bourg-en-Bresse en 2015. Sept ans plus tard, le voilà indiscutable chez l'actuel 15e de Ligue 1.

RR