Comment Luis Enrique, après les soubresauts de l'automne, a mis tout le monde d'accord au PSG

"Que ça plaise ou pas, ça ne m'intéresse pas." Le 5 décembre dernier, à la veille d’un déplacement à Auxerre, Luis Enrique ne mâche pas ses mots face aux médias. Une phrase forte du coach espagnol pour balayer les récentes tensions dans son vestiaire. Des crispations naissantes, comme indiqué par RMC Sport, notamment sur les méthodes du technicien qui avaient tendance à lasser l'effectif parisien. Un exemple concret évoqué: l’annonce au dernier moment à ses joueurs de sa composition d’équipe et de son dispositif tactique pour affronter le Bayern Munich (0-1). Quelques jours plus tard, l'entraîneur avait finalement fait un pas vers ses hommes en admettant que lui aussi pouvait faire des erreurs. En d'autres termes, il a mis de l'eau dans son vin.
Autre épisode marquant depuis le début de saison: la mise à l’écart d’Ousmane Dembélé, lors du match de Ligue des champions à Londres contre Arsenal (0-2). Le coach a très mal pris un échange présenté vif et direct mais sans insulte avec son attaquant. En cause aussi, un retard d'Ousmane Dembélé à l'un des entraînements précédant l'affiche en Angleterre. Des choix radicaux qui ont fini par payer et redynamiser le groupe parisien selon Luis Enrique. "La meilleure chose que j'ai faite avec Dembélé a été de ne pas le faire jouer contre Arsenal, quand tout le monde m'avait critiqué. C'était ma meilleure décision cette année. Le reste, c'est Ousmane Dembélé qui l'a fait, avec ses coéquipiers, son équipe, ses qualités, sa confiance, ce qu'il apporte comme joueur", confie avec du recul le natif de Gijón.
Une bête de travail, d’engagement et d’implication
En coulisses, avec le soutien de son staff, Luis Enrique persiste et signe: ce qu’il faisait il y a quelques mois, cela continue aujourd’hui. Peu importe les remous extérieurs, il ne bouge pas. "La vie d'un entraîneur de haut niveau est habituellement celle-ci: on est continuellement critiqué, puis on reçoit des éloges quand tout va bien. Je suis habitué", précisait Luis Enrique ce vendredi en conférence de presse, à la veille d'un déplacement à Saint-Étienne (ce samedi, 19h) qui pourrait sceller le titre en Ligue 1.
Au club, on décrit une boule d’énergie et de conviction. Un homme droit qui n’est pas du genre à changer d’avis en fonction des soubresauts. Une bête de travail, d’engagement et d’implication. Des qualités qui ne cessent de renforcer son lien avec le président du club Nasser Al-Khelaïfi. À la direction du club, on note le fait que le PSG a rarement connu un coach aussi dévoué à la cause parisienne.
Un staff ajusté et précieux
Mais cette rigueur qu’il s’impose à lui-même vaut aussi pour les membres de son staff. Ce dernier a connu des ajustements l’été dernier avec le départ du jeune adjoint Aitor Unzue Elorza. Ce qui a marqué le retour de Rafel Pol, après le décès de sa compagne, comme révélé par RMC Sport. Jusque-là en distanciel, le nouvel adjoint est revenu au Campus PSG avec un dévouement total. Au club, on note que son retour est loin d’être anodin dans les performances du club. Mais aussi dans l’application et le respect de la méthode Luis Enrique au quotidien.
La partie technique multiplie les exercices ludiques pour les joueurs, en ne les faisant notamment travailler que du mauvais pied. Des détails qui font que le groupe adhère mieux au cadre imposé par l’ensemble du staff. "Les gens y croient parce qu'on gagne aujourd'hui, même si on n'a jamais vraiment perdu, mais les gens y croyaient moins quand on était moins bien. Toutes les équipes jouent avec l'idée que l'entraîneur tente d'injecter. Il y a probablement de meilleures manières de joueur, mais des pires aussi. Ce que je tente de transmettre à mes joueurs, c'est de jouer avec le ballon, d'être dominateurs. C'est un football qui leur plaît beaucoup. Je crois que je me comporte de la même manière que la majorité des entraîneurs avec leurs joueurs", conclut l’entraîneur parisien.