Crise des droits TV de la Ligue 1: DAZN réclame 573 millions d'euros à la LFP

C'est une procédure judiciaire qui a eu moins d’échos médiatiques que le référé déposé par la Ligue devant le tribunal de commerce de Paris pour obliger DAZN à payer son dû aux clubs. Mais cette action juridique pourrait avoir de lourdes conséquences si les arguments de DAZN retenaient l’attention de la justice. Le 30 janvier dernier, DAZN a assigné la LFP devant le tribunal de commerce de Paris dans une procédure au fond. Contrairement au référé il s’agit là d’une procédure qui va prendre plus de temps avec des arguments qui seront étudiés en profondeur.
Dans cette assignation, DAZN s’estime trompée par la Ligue sur le produit qu’elle a acheté. Elle juge que les chiffres sur le nombre d’abonnés du cycle précédent ainsi que les revenus générés sont très éloignés de la réalité. Un élément que conteste la Ligue puisque beaucoup de chiffres sont publics, mais DAZN estime qu’entre ce qui a été présenté par la Ligue au moment du deal et la réalité après plusieurs mois d’exploitation des droits le delta est trop important. Notamment sur l’engagement des clubs. Selon la défense de DAZN, la Ligue s’est engagée au nom des clubs (promesse de porte-fort) sur l’ouverture qui sera réservée au nouveau diffuseur pour exploiter au mieux le produit L1 (accès aux joueurs, contenus coulisses…). Là aussi, DAZN est tombée de haut en voyant le peu de clubs qui jouaient le jeu.
Sur ce point "tromperie sur la marchandise", DAZN a donc fait une demande indemnitaire de 309 millions d’euros.
DAZN espère que le calendrier judiciaire va s'accélérer
L’autre volet sur lequel DAZN demande réparation est lié au piratage, au marketing et au manque de protection de l’exclusivité des droits achetés par DAZN. La plateforme britannique regrette que son flux soit autant piraté et juge que la LFP ne fait pas tout pour réduire ce piratage. Elle estime que l’engagement marketing des clubs pour permettre à DAZN de réussir ses débuts n’a pas été tenu. Enfin, DAZN juge que l’exclusivité des droits qu’elle a acquis (8 matchs sur 9) n’est pas suffisamment protégée. Elle déplore notamment que beaucoup de trop de flux étrangers soient piratés en France. DAZN estime que sur ce point la responsabilité de la Ligue est largement engagée. Elle demande donc sur ce volet une réparation du préjudice pour manquements observés de 264 millions d’euros.
Ce qui fait qu’au total, selon nos informations, DAZN réclame 573 millions d’euros de réparation à la LFP.
Aucune audience n’a pour l’instant été fixée après cette assignation au fond, mais DAZN espère que le calendrier judiciaire va s’accélérer afin que la justice puisse se prononcer d’ici la fin de saison.