"On est au charbon": piratage, direction Médias... les chantiers en cours à la LFP en attendant la décision de justice sur DAZN

Aussi étrange que cela puisse paraître, DAZN s’inscrit toujours sur le long terme dans le marché français. Selon plusieurs sources proches du dossier, les échanges sont quasi-quotidiens entre la LFP et DAZN sur la suite à donner à leur collaboration. "Il ne faut pas oublier que les deux parties sont partenaires", rappelle un proche des discussions.
Malgré le coup de pression sur l’échéance de février payée qu’à moitié en attendant la décision de la Justice, les négociations se poursuivent donc. Parmi les thèmes de discussions: la plus grande ouverture des clubs aux caméras de la plateforme, de meilleurs accès et plus fréquents au tops joueurs des effectifs mais aussi, encore et toujours, la lutte contre le piratage.
À fond sur la lutte contre le piratage
Même si DAZN a affiché publiquement cette soi-disant carence de la LFP, les équipes de la Ligue se démultiplient pour tenter d’améliorer la lutte contre la consommation illégale de la Ligue 1. "On est au charbon", confirme une source interne. Ce sujet du piratage est traité jusqu’au plus haut sommet de l’État avec plusieurs rendez-vous programmés avec des représentants de la LFP. Il y a des discussions avec le gouvernement, avec le Sénat. "Les ayants droits et les diffuseurs sont tous alignés sur les moyens à mettre en œuvre", assure un dirigeant de chaîne.
L’objectif de la Ligue est de créer un véhicule législatif pour aboutir à une loi, espérée au printemps, afin que l’Arcom soit plus efficace, plus rapide avec globalement plus de moyens. Après la commission d’enquête sénatoriale sur le foot professionnel, le rapport Savin avait émis trois recommandations: créer un délit de piratage dans le domaine sportif, permettre un traitement en temps réel des adresses IP à bloquer, et faciliter les process de blocage en lien avec les fournisseurs d’accès à internet (FAI). Des recommandations totalement soutenues par la LFP. "On espère que cette fois, vu la situation, il y aura une prise de conscience collective de l’urgence à améliorer cette lutte", souligne-t-on à la Ligue.
Bientôt un nouveau DG de LFP Médias
En parallèle, la succession de Benjamin Morel à la direction générale de LFP Médias est l’autre chantier en cours. Comme révélé par L’Équipe, Stéphane Richard est l’un des profils proposés pour le poste. Il serait soutenu par CVC mais aussi Joseph Oughourlian et John Textor, les deux présidents frondeurs contre la gouvernance actuelle.
C’est le comité de supervision de LFP Médias qui sera chargé de la nomination du nouveau DG. Il est composé de trois membres de la LFP et deux de CVC. Le fonds d’investissement possède un droit de veto sur la nomination de certains dirigeants. "D’autres profils sont actuellement à l’étude", explique-t-on dans l’entourage de ce comité. Une personnalité la plus consensuelle possible est espérée.
Le départ de Benjamin Morel est prévu le 28 février, date de la décision du tribunal de commerce sur le référé déposé pour faire payer DAZN. "Belle ironie du calendrier", sourit-on à la Ligue.
Une grande réforme proposée par la FFF?
Et puis, début mars, la FFF va ouvrir une séquence de remise à plat de l’ensemble du football professionnel. Le président Philippe Diallo va en effet réunir les présidents clubs, les dirigeants de la Ligue, CVC, la DNCG. L’objectif: partir d’un constat unanime que le foot pro est en fin de cycle et doit se réinventer, notamment son modèle économique.
Parmi les grands axes à l’étude, un renforcement des pouvoirs de la DNCG. Le gendarme financier a récemment alerté sur des déficits records à prévoir en fin de saison de l’ordre de 1,2 milliard d’euros en Ligue 1 en Ligue 2. La gouvernance de la Ligue sera l’autre grand sujet avec une importante réforme globale souhaitée par la FFF. Vincent Labrune serait totalement aligné avec Philippe Diallo qu’il soutiendrait à fond dans cette initiative.