Football Leaks: Les nébuleux jackpots de Mendes et Rybolovlev grâce au transfert de Mbappé

Dans Les révélations de Football Leaks analysées par Mediapart sur le transfert de Kylian Mbappé au PSG en 2017 n’expliquent pas seulement les coulisses des négociations entre les deux clubs et le joueur. Elles dévoilent comment le très influent agent Jorge Mendes a touché une énorme commission sur ce dossier dans lequel il semblait pourtant peu impliqué.
Aucun agent sportif sur le dossier la veille de la signature
Mbappé, qui n’a pas d’agent et laisse son père gérer ses intérêts, a réussi (sans le vouloir) à offrir un incroyable chèque à Mendes. Comment cela est-ce possible alors que le 30 août 2017, veille de la signature, le PSG et Monaco "déclarent qu’aucun agent sportif […] n’a participé à la négociation du contrat"? Le 31 au matin pourtant, Daniel Bique, directeur juridique de l’ASM, fait modifier la convention pour ajouter les noms de deux agents: l’Italien Roberto Calenda et le Portugais Jorge Mendes.
Des documents antidatés?
La présence de ce dernier, très proche du propriétaire de Monaco Dmitri Rybolovlev, n’enfreint pas les règles de la Fifa puisque sa convention est datée du 11 juillet, soit au début des négociations comme l’exige les règles de l’UEFA. Un avenant du 31 août précise, après la signature, que Mendes touchera les 5% des 180 millions d’euros comme cela était convenu. Problème: les documents pourraient avoir été antidatés puisque la convention du 11 juillet n’a été signée par Vadim Vasilyev, directeur sportif de Monaco, que le 8 septembre et Mendes ne l’avait toujours pas signée à cette date.
Mendes a-t-il fait gonfler les enchères?
Par ailleurs, le nom de Mendes n’apparaît jamais dans les négociations auxquelles il est censé avoir pris part, hormis sur une possible discussion le 23 août à Monaco. Une trace interpelle tout de même. Celle d'un mail adressé, en mars 2017, par Mendes à Vasilyev avec des articles de presse en pièces jointes évoquant la ferme volonté du Real Madrid de recruter Mbappé l'été suivant.
Il se pourrait que les dirigeants monégasques aient utilisé l'agent et l'intérêt du Real pour faire grimper les enchères. Mais la prudence est de rigueur sur ce point qui ne reste qu'au stade de l'hypothèse. Au final, Mendes a touché 9 millions d’euros pour une implication très nébuleuse.
Rybolovlev a touché 124 millions d'euros
Ce n’est pas le seul à avoir profité de ce juteux transfert. Selon Mediapart, la manne dégagée par la transaction n’est pas entrée dans les caisses du club mais directement dans les poches de Dmitri Rybolovlev, qui a injecté 332 millions d'euros dans le club depuis son arrivée en 2011. "Le 17 novembre 2017, le directeur financier du club écrit qu’il est prévu que les versements du PSG concernant l’indemnité de transfert fixe de 145 millions iront presque intégralement dans la poche du propriétaire, écrit Mediapart. L’ASM a prévu 'un montant net reversé au président' de 77 millions au 30 juillet 2018, et de 47 millions en juin 2019. Soit un total de 124 millions."
Monaco dément
Dans un communiqué, le club a fermement démenti ces accusations et "affirme que le Président du Club Dmytry Rybolovlev n’a pas retiré un euro des caisses du club suite au transfert de Kylian Mbappé".
"Lors de la saison 2017/18, le club ayant fait un bénéfice, cette clause de retour à meilleure fortune a pu être naturellement activée, indique le club après avoir rappelé à quelle hauteur l'homme d'affaires russe avait épongé les dettes du club sur ses fonds propres. Dans le cadre de l’application de cette clause les sommes concernées ne sont plus considérées comme "abandonnées" par l’actionnaire et deviennent récupérables mais restent dans les comptes du club. Dmytry Rybolovlev n’a ainsi pas récupéré, à titre personnel, un seul centime de ces sommes d’argent, ni sur le transfert de Kylian Mbappe ni sur aucune autre entrée d’argent dans le club.
Le compte courant de l’actionnaire est utilisé pour le fonctionnement du club et les transferts. L’AS Monaco, qui peut évidemment fournir les preuves comptables qui permettent de contredire totalement les allégations trompeuses de Mediapart, s’étonne que parmi les centaines de questions reçues des journalistes de ce media au moment où ces derniers effectuaient leur « enquête », aucune question précise sur ce point ne lui ait été posée, et étudie dès à présent toutes les voies juridiques pour faire valoir ses droits."