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Incidents à Nantes, Waldemar Kita: "C'est moi qui prends tout dans la figure"

Waldemar Kita

Waldemar Kita - AFP

Invité de "Direct Laporte" ce dimanche sur RMC, Waldemar Kita est revenu sur les incidents qui ont émaillé la fin de match entre Nantes et Toulouse (1-1) samedi. Le président des Canaris regrette le manque de sanctions pour les supporters nantais cagoulés et s'insurge contre les nombreuses critiques dont il fait l'objet.

Que s’est-il réellement passé samedi en fin de rencontre ?

Je n’ai pas eu peur personnellement, mais c’est vrai que j’ai plus eu peur pour les gens qui viennent au stade avec des enfants et des femmes. Parce que j’ai notamment vu une petite fille avec son papa qui a pleuré, ça m’a fait beaucoup de peine. Je ne comprends pas. Cela fait des mois, des années même que certaines personnes, plus d’une centaine, ne sont pas contentes. Ils sont toujours là pour gueuler, insulter et menacer. Cela continue aujourd’hui. Il y avait des policiers mais personne n’a été arrêté. C’est quelque chose qui pose tout de même problème. Ce sont des gamins de vingt, vingt-cinq ans qui sont venus cagoulés.

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Mais quelles sont les revendications de ces supporters ?

Il n’y en a pas ! C’est vrai qu’on passe en ce moment une période un peu difficile mais loin d’être dramatique non plus. On essaie de construire une équipe, un staff car aujourd’hui on ne laisse plus beaucoup de temps aux gens pour travailler. Et c’est moi qui prends tout dans la figure. Mais c’est normal ça. En revanche, leur façon de réagir n’est pas normale. 

Pendant un temps, Jean-Pierre Rivère, président de l’OGC Nice, était aussi pris à partie par des supporters et c’est aujourd’hui un héros dans son club. Peut-être que les choses vont aussi s’arranger pour vous…

On ne va pas s’arrêter sur cent personnes alors qu’il y a trente mille personnes qui viennent au stade… C’est dommage pour l’image du FC Nantes qui est un club connu pour sa tranquillité et c’est dommage d’avoir des voyous dans le stade qui ne regardent pas le match de foot. Ils sont plus là pour semer la zizanie.

Il faudrait interdire de stade ces personnes-là…

Le préfet devrait faire quelque chose. Hier, les CRS et la police étaient là. Et pourtant, pas une personne n’a été arrêtée. Pas une.

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Ce n’est décidément pas une occupation de tout repos d’être président d’un club de Ligue 1...

Je pensais que ça me ferait plaisir de l’être, oui. Cela fait maintenant dix ans. Quand les résultats ne suivent pas, automatiquement, on vous accuse de tout. Mais, économiquement et financièrement, le club se porte bien. Ce qui n’était pas le cas quand je suis arrivé. Les gens ne comprennent pas toujours cela. 

La presse évoque le projet de construction d’un nouveau stade pour redonner de l’élan au club. Qu’en est-il vraiment ?

Cela fait des années que j’ai demandé à avoir un nouveau stade. Je pense que la région et la ville de Nantes en auraient besoin. Par rapport au passé et à l’histoire du club, ce serait aussi bien. Sans oublier que cela permettrait d’accueillir des matches internationaux. Depuis plus de dix ans, je fais la demande. Ce sera sans doute un stade privé car je comprends que la ville n’ait pas d’argent. Mais si on nous permet de le faire, on a quelques idées et quelques investisseurs qui sont prêts. Cela amènera également une certaine dynamique et permettrait de faire venir des joueurs. Certaines personnes ne comprennent pourtant pas. Quand on regarde Nice désormais, il y a un nouveau stade et une nouvelle dynamique.

Les supporters vous font le reproche de ne plus autant vibrer au stade grâce à leur équipe…

Il faut tout d’abord se rappeler dans quel état j’ai repris le club. On a relancé le centre de formation, refait certains terrains pour offrir un outil de travail parfait et équilibrer l’économie. Il aurait fallu aussi construire un nouveau stade. Ce n’est pas le cas, ce n’est pas un drame. On doit construire une équipe. Cela demande forcément du temps et de l’argent. Je veux bien être responsable de tout. Mais je ne suis pas entraîneur, ni joueur. Concernant le recrutement, on disait que j’interférais trop. Maintenant, on dit que je ne m’en occupe pas assez. Il faut donc savoir ce qu’on veut exactement. Est-ce que le président doit seulement payer les dettes et les salaires ou essayer d’avoir une stratégie et une philosophie comme j’essaie de le faire ? Ce n’est pas toujours facile.

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