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Le patron de la DNCG révèle les coulisses des auditions de l’OL et se paye John Textor

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Jean-Marc Mickeler est revenu ce mardi sur la fin de saison agitée de l’Olympique Lyonnais et sa rétrogradation administrative puis son sauvetage en Ligue 1. Le président de la DNCG est notamment revenu sur les nombreux échanges de l’instance avec un John Textor pas vraiment décidé à coopérer.

Rétrogradé en Ligue 2 après son passage devant la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) en début d'été, l’OL a finalement vu la commission d’appel décider de son maintien dans l’élite. Entretemps, John Textor a été écarté de ses fonctions de président du club rhodanien et Michele Kang a pris les rênes des Gones. Déjà patronne d’OL Lyonnes, la femme d’affaires américaine a rapidement remis de l’ordre à l’OL qui jouera bien en Ligue 1 lors de la saison 2025-2026. Interrogé ce mardi par le journal L’Equipe, le patron de la DNCG a livré ses vérités sur cet épineux dossier.

"John Textor est le président avec lequel nous avons le plus dialogué. Nous avons fait preuve de beaucoup de pédagogie", a ainsi expliqué Jean-Marc Mickeler après avoir révélé le montant des pertes des clubs pros français: 1,3 milliard d’euros. "Nous l'avions alerté dès son acquisition sur la nécessité d'injecter beaucoup d'argent dans les années à venir. Nous pensions qu'il avait compris."

Une rétrogradation provisoire "indispensable pour la survie du club"

Actionnaire majoritaire depuis le rachat auprès de Jean-Michel Aulas et des actionnaires, John Textor avait conservé le soutien de ses créanciers d’Eagle Football Group depuis 2022. Mais les dernières semaines ont eu raison de la patience de ses partenaires financiers, à qui il a emprunté l’argent pour acheter l’OL. Et du côté de la DNCG, les promesses économiques du fantasque Américain n’ont pas convaincu. Le gendarme financier voulait du concret, ce que John Textor n’a pas réussi à apporter malgré ses multiples clubs à travers le monde.

"Nous nous sommes rendu compte en décembre qu'il y avait des écarts très significatifs entre ce qui nous avait été présenté au mois de juin et son budget révisé de l'automne", a enchaîné Jean-Marc Mickeler auprès du quotidien. "Nous avons rétrogradé Lyon à titre conservatoire avec des éléments très clairs sur ce qui était indispensable pour la survie du club."

Avant de confirmer avoir encore rencontré le Textor dans la foulée de l’élimination de l’OL par Manchester United en quart de finale de Ligue Europa courant mars. Lors de la réunion préparatoire de mai, la DNCG a rappelé à l’Américain la "nécessité d'apporter de l'argent frais" à Lyon.

"La confiance s'est peu à peu érodée"

En l’absence de garanties suffisantes autour des 240 millions promis par John Textor, le couperet est finalement tombé "malgré ce dialogue incessant" entre l’instance et le désormais ex-président de l’OL. Le dirigeant de la DNCG a ensuite confirmé que le départ de l’homme d’affaires et la nomination de Michele Kang avaient clairement fait basculer le destin des Gones. Si Jean-Marc Mickeler n’arrivait pas à tisser une relation de confiance durable avec John Textor, sa remplaçante a fait plus d’efforts en direction du gendarme financier du football français.

"Le rôle de la DNCG est d'apprécier sur la durée la capacité d'un club à honorer ses engagements. Avec la majorité des actionnaires, nous avons construit une relation de confiance, même si nous avons parfois avec eux des discussions animées et robustes", a encore rappelé dans cet entretien au journal L’Equipe celui qui travaille depuis plusieurs décennies au sein du cabinet Deloitte. "Force est de constater que John Textor n'a pas toujours répondu aux attentes exprimées alors même qu'il nous avait indiqué avoir bien compris."

Et le président de la DNCG de résumer cette affaire: "La confiance s'est peu à peu érodée." Après une belle frayeur, l’OL lancera sa saison 2025-2026 par un déplacement périlleux à Lens pour ses retrouvailles avec Pierre Sage.

JGL