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Le PSG, privé du contrat QTA par l'UEFA, va devoir trouver 300 millions d’euros par an, selon Mediapart

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Dans les révélations faites par Mediapart ce vendredi, dans le cadre des Football Leaks, le PSG aurait eu recours à un dopage financier pour gonfler ses revenus et passer l’écueil du fair-play financier. Mais le club de la capitale, selon la même source, s’est vu imposer par la chambre d’instruction de l’UEFA de ne pas renouveler son contrat avec son sponsor majeur, QTA (l’office du tourisme du Qatar). L’obligeant à trouver 300 millions supplémentaires par an à compter de la saison 2019-20.

Mediapart a tenu parole. A 18h, le média a lancé en fanfare sa nouvelle campagne des Football Leaks. L’objet principal de ses premières révélations, le PSG et la façon dont il a pu injecter de manière frauduleuse des sommes importantes – on parle de 1,8 milliard d’euros – pour accroitre son budget et appliquer une politique coûteuse sur le marché des transferts. C’est ce dopage financier que dénonce Mediapart ce vendredi, un dopage permis par la présence de contrats fictifs de sponsoring, passés avec des institutions directement liées à l’état du Qatar. Mais aussi par les anciens patrons de l’UEFA, Michel Platini et le nouveau président de la Fifa Gianni Infantini, qui auraient couvert les faits pour des raisons politiques.

L’intervention des deux hommes a été déterminante dans la sanction reçue en 2014 par le PSG, qui n’a finalement eu que 60 millions d’euros d’amende et deux ans de restrictions financières. Car l’enquête des Football Leaks révèle que les agences Repucom et Octagon, missionnées par l’UEFA, auraient valorisé le contrat passé avec l’office du tourisme du Qatar (QTA), le plus important du club de la capitale, à 123 000 euros par an pour la première, 2,8 millions d’euros par l’autre. Soit entre 77 et 1 750 fois moins que le montant des 215 millions d’euros par an en moyenne (1 075 milliards d’euros sur cinq ans) initialement prévu.

L'UEFA a imposé le non-renouvellement du contrat avec QTA

Dans le viseur de l’UEFA, à la suite de la pression des autres gros clubs européens, motivée par les recrutements mirobolants de Neymar (222 millions d’euros) et de Mbappé (180 millions d’euros) à l’été 2017, le PSG a fait l’objet d’une enquête de l’ICFC, l’instance chargée du contrôle financier des clubs de l’UEFA. Close en juin, avant d’être rouverte un mois plus tard, la chambre de jugement ayant décidé de renvoyer le cas parisien devant la chambre d’instruction de l’ICFC pour un examen plus poussé.

Lors de cette première enquête, la chambre d’instruction de l’UEFA a imposé au PSG, selon Mediapart, de ne pas renouveler l’accord avec QTA – qui lui amène 145 millions d’euros – lors de l’expiration de ce dernier, au 30 juin 2019. Ce fameux accord qui empoisonne la vie de l’UEFA depuis le début du traitement du cas parisien. Sans son sponsor principal, celui autour duquel le PSG a pu tisser certains de ses contrats fictifs, cette décision place le club Rouge et Bleu dans une situation proche de l’étranglement: l’été prochain, Paris devra gérer à la fois la fin de ce contrat mais aussi le surcoût de Neymar et de Mbappé. Et trouver 300 millions d’euros supplémentaires par an. Soit plus de la moitié de son budget.