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Lens: Florian Sotoca, de l’anonymat à chouchou de Bollaert

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Lors de la réception de Lyon ce dimanche (20h45), Florian Sotoca sera forcément scruté de près de la part des supporters lensois. Au club depuis 2019, l'attaquant réalise un début de saison canon et fait l'unanimité auprès des supporters.

Le 9 mars 2020 restera un jour important pour Florian Sotoca et le RC Lens. Dans un Bollaert vide à cause du Covid, l’attaquant sang et or marque l’unique but de la rencontre sur pénalty face à Orléans, et Lens remonte à la 2e place. Sans le savoir immédiatement, ce but sera quelques semaines plus tard synonyme de montée en Ligue 1, puisque le championnat ne reprendra pas et les deux premiers monteront directement en Ligue 1 (avec Lorient).

Heureux à Lens, Florian Sotoca a prolongé l’aventure dans le nord jusqu’en 2025. Arrivé pro sur un tard à 24 ans à Montpellier où il joue peu (deux matchs), il se relance avec Grenoble en montant du National 2 à la Ligue 2.

Une motivation à toute épreuve

En 2019, il signe à Lens et redevient un joueur professionnel. À 28 ans, il sait qu’il n’a plus de temps à perdre et se donne les moyens de réussir. "Pour les plus jeunes, ça prouve que tout est permis et qu’il n’y a pas d’âge pour progresser, pour signer pro sur un tard. Il y a dix ans, vous m’auriez dit que je jouerais en Ligue 1 avec Lens, ça aurait été compliqué à faire comprendre à certains. Je n’ai jamais rien lâché", confie-t-il.

Avec son meilleur ami Jonathan Gradit (qui a quasiment le même parcours), ils arrivent les premiers à la Gaillette et souvent repartent les derniers. L’attaquant Lensois fait attention à son hygiène de vie et ça se voit, puisqu’il n’est quasiment jamais blessé. Elle est loin l’époque où il vendait des chaussures dans le magasin de son oncle ou lorsqu’il était aux caisses des péages autoroutiers près de Narbonne, sa ville natale.

Florian Sotoca est comme le vin, plus il vieillit meilleur il est. Pour preuve, cette saison il est à cinq buts et deux passes décisives en huit matchs. Il a même été élu deuxième meilleur joueur du mois d’août, derrière Neymar mais devant Messi.

Vice-capitaine derrière Seko Fofana

À chaque mercato estival, le directeur sportif Florent Ghisolfi plaisante en disant qu’il recrute un nouvel attaquant vu la progression chaque saison de Sotoca. "Ne pas me prendre la tête c’est mon mot d’ordre. J’ai 31 ans mais j’ai encore envie de progresser et je m’entraîne comme si c’était le dernier. C’est ce qui fait aussi ma force."

Franck Haise l’a nommé vice-capitaine quand Seko Fofana n’est pas sur le terrain. "C’est quelqu’un qui a une très bonne personnalité mais qui a besoin de ressentir de la confiance et de l’humain autour de lui. C’est l’une des raisons de sa progression. Il progresse aussi parce qu’il a l’esprit du collectif." Le chouchou de Bollaert met en priorité les rapports humains dans son métier de footballeur. Que ce soit à la Gaillette ou en déplacement, les parties de cartes, notamment le huit américain, soudent un groupe qui lâche son téléphone (en mode avion) ou les consoles.

Florian Sotoca fait penser à un football un peu vintage, une époque qui nous rappelle la période sang et or, où l’attaquant s’appelait Tony Vairelles, ancien chouchou de Bollaert. "Il y a des joueurs qui donnent ça au public, qui donnent des émotions. De temps en temps, il va rater une passe, louper un but mais qu’est-ce que c’est au final. Est-ce que c’est ça l’important ou c’est ce que l’homme dégage ? Moi, je connais la réponse", précise Franck Haise.

Jean Bommel