Lens: "Je ne vais pas faire l’hypocrite", Samba affiche ses ambitions pour les Bleus

Comment s’est déroulée votre intégration dans l’équipe l’été dernier ?
Tout est réuni ici pour une adaptation rapide parce qu’on a un super groupe, tout le monde est vraiment sympa au sein du club, même dans les bureaux etc… et on te met vraiment à l’aise. Je pense que c’est un peu la mentalité nordiste, c’est accueillant et chaleureux… Ça s’est très bien passé pour ma part, j’avais l’impression d’être là depuis plusieurs années.
Pourquoi avoir choisi Lens plutôt que de jouer en Premier League avec Nottingham Forest qui est monté avec vous la saison dernière ?
Oui ça en a surpris plus d’un, ça c’est sûr ! Jouer en Premier League est un rêve pour certains footballeurs…. Pour moi, ça a été un choix du cœur comme je l’ai souvent dit. J’ai senti beaucoup d’envie de la part du Racing Club de Lens, j’ai senti qu’il me voulait vraiment et ça c’est très important pour moi. Quand quelqu’un te veut absolument, je pense que c’est pour de bonnes raisons et je pense que tout le monde m’a donné raison maintenant.
Qu’est-ce qui a fait la différence pour votre venue à Lens? Un mot, une phrase ?
Non, ce n’est pas un mot, c’est général… Lens m’a vraiment montré son envie de me prendre et c’est vraiment l’envie qu’ils ont montré pour que je vienne ici. Il y a aussi le projet qu’ils m’ont proposé. Et voilà, la saison n’est pas finie mais on est bien parti pour faire de belles choses.
C’est presque une saison rêvée, malgré un petit coup de mou en ce moment ?
Oui, bien sûr quand on voit le parcours de Lens ces dernières années, on est au-dessus de nos standards...par rapport à la saison dernière, on a 13 points de plus à la 23e journée. On est là-haut et on n’a pas froid (sourires), on est très content et on espère y être à la 38e journée.
La bagarre pour les places européennes est très forte cette saison. Il y a Marseille et Monaco entre autres. La moyenne de points pris par Lens est impressionnante (2 par match) et vous êtes quatrième pour l’instant.
Oui, c’est clair. Quand tu prends Marseille, apparemment leur moyenne de points par match (2,13) est aussi historique à cette période-là (23e journée) donc ça veut tout dire. Nous aussi, nous avons battu notre moyenne de points au niveau historique. Cette saison, le championnat est très relevé, honnêtement il n’y a pas d’équipes faibles, c’est ce que l’on ressent sur le terrain. Du coup c’est encore plus gratifiant pour nous. Si on arrive à rester là-haut, on a les capacités et on va y rester si on se donne à 100%.
Ce serait une grosse déception s’il n’y avait pas de coupe d’Europe en fin de saison ?
Non, je ne dirais pas ça parce qu’on est pas taillé pour ça. C’est vrai que Lens lors des deux dernières saisons a terminé à chaque fois 7e. Quand je suis arrivé, je me suis dit que je voulais finir au-dessus de la septième place et grâce à Dieu on espère que ça sera le plus haut possible au classement à l’issue de la 38e journée.
Vu votre parcours depuis le début de saison, tout le monde se met à rêver de l’Europe non, notamment les supporters ?
Bien sûr, on est ambitieux, ça c’est sûr et certain. Si tu demandes à chaque joueur dans le vestiaire, ils vont te dire bien sûr je veux faire l’Europe la saison prochaine. Comme vous l’avez dit, nous sommes entre le 10e et le 12e budget de Ligue 1 donc si on ne fait pas la coupe d’Europe, ça serait une déception au vu de ce que l’on montre cette saison. Nous n’avons pas cette pression d’y être obligatoirement comme Marseille où Paris qui doivent finir à la première ou à la deuxième place. Nous, on fait notre petit bonhomme de chemin et si on se donne à 100 %, car on a beaucoup de qualités, on peut mettre beaucoup d’équipes en difficulté. Accrocher l’Europe pourquoi pas et ça sera forcément une belle fête si on n’y arrive.
Avec Jonathan Gradit, Seko Fofana et Florian Sotoca, vous faites partie des cadres de l’équipe, c’est important pour vous d’être investi et d’être le relais du coach ?
Oui c’est bien de faire partie des cadres mais après ce n’est pas une fin en soi. Il y a 2-3 échanges avec le coach, que l’on partage avec le groupe et lui nous fait part de son ressenti puis on donne chacun notre avis. J’ai toujours été quelqu’un avec une grosse voix comme ça peut s’entendre (sourires) et qui parle énormément, dû aussi à mon poste je pense. C’est intéressant d’être au cœur d’un projet, d’être présent. Avec la petite expérience que l’on a nous les cadres, c’est très bien de pousser les jeunes car nous avons une équipe assez jeune et c’est bien de leur donner ce que l’on a vécu pour aller toujours le plus loin.
Quelle est votre relation avec Jean-Louis Leca, qui est l’un des plus anciens au club ?
Honnêtement très bonne. Agréablement surpris car je ne le connaissais que de l’extérieur. J’avais joué contre lui lorsqu’il était à Bastia. C’est une très bonne personne qui me soutient au quotidien et me donne beaucoup de conseils par son expérience. Je prends des conseils de tout le monde car ça peut toujours servir à un moment donné sur une situation dans un match et même dans ta vie personnelle. C’est important d’être à l’écoute. J’ai beaucoup de respect pour Jean-Louis, pour ce qu’il a fait dans le football et pour l’homme qu’il est.
Bollaert est-il vraiment un stade à part ?
Oui, je le confirme. C’est vrai que Bollaert c’est magique, il se dégage quelque chose. On a subi notre première défaite contre Nice (0-1 le 1er février), on savait qu’on n’allait pas gagner tous nos matchs à domicile. On est content quand on sait qu’on va jouer à la maison comme dimanche (contre Nantes à 17h) et on est très excité. On sait que ce n’est pas facile pour l’adversaire avec ce public-là qui nous pousse énormément et je pense qu’on leur rend bien.
Vous faites partie des meilleurs gardiens de Ligue 1, comment faites-vous pour rester concentré dans l’ambiance de Bollaert ?
C’est beaucoup plus simple, je vous rassure, enfin, pour ma part, après tout le monde n’est pas pareil. Le public est là pour nous regarder, on est 11 sur le terrain, et je dis souvent à mes coéquipiers qu’on est des privilégiés puisque tu as 38.000 supporters qui viennent voir 11 mecs. On a cette chance-là d’être sur le terrain, et ce n’est pas donné à tout le monde. J’ai beaucoup d’amis qui auraient aimé être à ma place et donc je répète souvent qu’il faut profiter de chaque instant parce que ça va vite et surtout dans des saisons comme celle-ci où tu superformes. La concentration, c’était beaucoup plus difficile quand il y avait le Covid parce que les stades étaient vides.
En équipe de France, Hugo Lloris et Steve Mandanda ont pris leur retraite internationale et Mike Maignan est blessé. Beaucoup de monde vous voit chez les Bleus (médias, supporters…), qu’en pensez-vous ?
Si on parle de moi au niveau des médias, c’est que mes performances sont assez bonnes. Après soyez-en sûrs, ce n’est pas moi-même qui vais faire ma propagande. C’est un rêve de représenter la France. Si j’en ai l’opportunité, ça sera avec beaucoup de joie, d’envie et de détermination. C’est vrai qu’avec les retraites d’Hugo Lloris et de Steve Mandanda, il y a de la place qui se libère, je ne vais pas faire l’hypocrite… Après je vais faire le maximum, je vais me donner chaque week-end pour que le sélectionneur puisse faire appel à moi. Je suis très croyant, et chaque chose en son temps et quand ça sera le moment j’irai tout simplement.
Avez-vous déjà reçu des pré-convocations chez les Bleus ? Allez-vous suivre attentivement la liste de Didier Deschamps le 16 mars prochain ?
Non, je n’ai jamais reçu pré-convocations mais oui le 16 mars, je vais regarder ça mais je ne me prends pas la tête. Quand ça doit venir, ça viendra et si ça ne vient jamais et bien c’est la vie, ma carrière sera comme ça c’est le destin, mais on va se donner les moyens d’y être.
Vous êtes très croyant (évangélique). Quelle est la place de votre religion dans le football et votre vie personnelle ?
C’est la première pour moi dans ma vie, c’est aussi dû à l’éducation de mes parents. Tout petit, ils m’ont offert une bible et ça a pris une place tellement importante dans ma vie que je la place en première position. Si je n’avais pas ça, je n’aurais peut-être pas de sagesse sur certaines phases de la vie même si Dieu seul sait que je ne suis pas parfait, loin de là ça c’est sûr et certain mais c’est très important et j’essaie de l’inculquer à mes enfants et à mon entourage. Ce n’est pas facile tous les jours, c’est très délicat la religion, c’est le cas de chacun entre guillemets mais personnellement, j’en suis très satisfait.
Vous pourrez parler religion avec Olivier Giroud si vous allez en équipe de France ?
Bien sûr, je pense que l’on s’entendrait bien là-dessus ça c’est sûr et certain. J’ai lu son livre aussi et c’est très bien. J’incite plein de personnes à le faire. À travers nous, le football, les personnes médiatisées, je pense que tu peux faire passer des messages et bien sûr sans forcer personne mais se rendre compte que la religion est très importante dans la vie d’un humain.