Ligue 1: l'objectif très ambitieux de Vincent Labrune pour les clubs français sur la scène européenne

Environ deux heures d'audition, des questions sur les violences en tribunes, les chants homophobes, les droits TV, les difficultés financières du foot français... Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Vincent Labrune, a été entendu ce mercredi à l'Assemblée nationale, dans le cadre de la commission d'enquête sur les défaillances des fédérations sportives. À cette occasion, l'ancien président de l'OM a présenté une sorte de plan pour mettre les clubs de l'Hexagone dans un "cercle vertueux." Avec un objectif annoncé: "l'augmentation de nos performances sportives" dans les différentes coupes d'Europe.
"Plus nos clubs seront compétitifs dans les compétitions européennes, plus on captera l'argent des droits internationaux", a d'abord expliqué Vincent Labrune. "Dans un monde idéal, on doit avoir des droits qui augmentent constamment. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Donc on veut déjà s'améliorer sur le terrain. Parce que c'est du sport, avant tout."
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Être plus compétitif pour augmenter les revenus, conserver les talents... et être encore plus compétitif
Et quand il parle d'amélioration, Labrune vise haut. Son ambition est affichée: mettre le foot français de clubs sur le podium européen à l'horizon 2027-2028.
"Le football professionnel français, c'est une vue de l'esprit de dire qu'on est dans le Big 5. Il n'y a pas de Big 5, il y a un Big 4, et nous on est dans une deuxième division européenne", a-t-il lancé.
Avant de détailler le projet: "Si on reste dans une approche franco-française avec nos droits domestiques, on ne pourra pas financer le système. C'est pour ça qu'on veut mettre le foot français de clubs sur le podium européen à horizon 2027-2028. (...) On a un vivier de jeunes joueurs qui nous donne un potentiel, de notre point de vue, inépuisable. On fabrique plus de talents que les autres nations. Et en augmentant nos revenus, on arrivera à les convaincre de rester, et à en faire revenir d'autres. On a l'espoir. On croit qu'on a les atouts pour être dans les deux-trois top nations européennes dans les années à venir."
Sur sa démonstration enchaînant augmentation des performances sportives, donc augmentation des revenus, donc conservation facilitée des talents, le patron de la Ligue a d'ailleurs pris un exemple précis: celui de Warren Zaïre-Emery au PSG.
"Le plus grand talent du PSG aujourd’hui (en termes de jeunes joueurs, NDLR) ce n'est plus Kylian Mbappé, c'est Warren Zaïre-Emery. Il a 17 ans. Il y a quelques années, ce même joueur serait parti en Allemagne, comme Dayot Upamecano ou Kinsgley Coman. Est-ce que vous croyez qu'un gamin de 17 ans de région parisienne a envie d'aller en Allemagne pour le climat ou la langue? Pourquoi ils partent en Allemagne? Parce qu'en Allemagne il n'y a pas de charges sociales, donc le salaire brut, c'est le salaire net pour le joueur qui signe là-bas." Mais grâce à son argent, le PSG peut garder, selon Labrune, son joyau.