Lille : les terribles confessions d’Eder

Eder - AFP
Si Eder est devenu le héros de toute une nation en offrant le titre de champion d’Europe au Portugal cet été en finale de l’Euro 2016 face à la France (1-0 a.p.), l’attaquant lusitanien revient de loin. De très, très loin. Et on ne parle pas de statistiques face au but.
Après le triomphe de la Selecçao, l’attaquant du Losc avait révélé à la chaîne portugaise TVI 24 que son père était emprisonné en Angleterre pour le meurtre de sa compagne, Domingas Olivais, belle-mère du joueur. Dans le Daily Mail cette semaine, l’attaquant du Losc en a dit beaucoup plus, se confiant longuement sur ce tragique événement mais aussi sur une vie qui n’a rien d’un conte de fées.
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« Je voulais croire mon père »
Séparé de ses parents qui ne pouvaient plus subvenir à ses besoins, Eder né à Bissau (Guinée-Bissau) est placé dans un orphelinat au Portugal à l’âge de huit ans. En 2003, son père est accusé d’avoir tué sa nouvelle compagne après l’avoir étranglée et puis d’avoir jeté son corps à l’eau. « J’avais 12 ans et lui disait qu’il était innocent. Je voulais le croire, c’est mon père. » Mais ce dernier est reconnu coupable. Il écope d’une peine de 16 ans de prison en Angleterre où il est toujours aujourd’hui. « J’ai commencé à lui rendre visite quand j’avais 22 ans. J’y retourne quand j’ai le temps. »
Il est la cible des critiques lors du Mondial 2014
Le football occupe déjà beaucoup de temps dans la vie d’Eder. Le longiligne attaquant se fait un nom, notamment à Braga. Mais la Coupe du monde catastrophique du Portugal au Brésil en 2014 le plonge dans une terrible déprime. Sur les réseaux sociaux, Eder l’une des cibles privilégiées. On le compare à un poteau de circulation. Le joueur broie du noir. Il répond oui lorsqu’on lui demande s’il a pensé au suicide. « C’était dur. Vraiment une horrible période pour moi. Je me demandais comment en échapper. »
Aidé par la maman d'une jeune supportrice
La rédemption viendra de Susana, la maman d’une jeune supportrice qui l’aidera sur le plan psychologique. Aujourd’hui, alors que tout va mieux, ce joueur très curieux et qui parle quatre langues songe à écrire à un livre avec elle. Au Portugal tout lui a été pardonné. Il existe même un site pour lui écrire des messages d’excuses (isculpaEder.com, « désolé Eder »). S’il savoure les 200 messages reçus durant la semaine suivant le sacre portugais, il n’est surtout pas près d’oublier l’émotion de son père. « Il était si heureux qu’il pleurait au téléphone. Il disait qu’il était heureux et fier de moi. » Il n’était plus le seul.
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