Losc: "Faire des études permet de garder ton esprit éveillé", confie Ayyoub Bouaddi

Pour sa première convocation avec l’équipe de France Espoirs et possiblement ses premières minutes ce soir contre l’Italie, le jeune milieu Lillois Ayyoub Bouaddi (17 ans) s’est confié en conférence presse. Il y raconte sa vie particulière et en accélérée entre études, Ligue des champions et ambitions.

Premier match en pro, premiers pas en Coupe d’Europe et en Ligue des champions, première convocation en Espoirs... Arrivez-vous à vous rendre compte des étapes franchies ces derniers mois?
Depuis le début de saison tout est allé assez vite, c’est parfois un peu dur, mais grâce à mon entourage, je pense avoir cette faculté à prendre du recul et prendre conscience de tout ce qui se passe.

Est-ce facile de rester naturel?
Ça, c'est surtout aussi le travail que je fais en club avec le coach ou le président. Cela me permet de rester concentré sur le terrain et de faire abstraction à tous ces éléments autour.

Comment s’est passée votre arrivée ici?
Ça s’est bien passé. J’ai un peu l’habitude avec les sélections U16 et même plus jeune, mais pour l’instant ça s’est bien passé, l’intégration se fait plutôt bien et j’espère que ça va continuer. Les Espoirs c’est la marche juste avant les pros (les A), un cap important et impressionnant. On sent la différence: il y a plus de membres dans le staff, les joueurs sont plus autonomes, presque tout le monde est déjà pro donc c’est différent.

Beaucoup de choses se sont passées autour de vous… Qu’est ce qui a le plus changé?
Forcément des choses changent, car quand sur le terrain ça va mieux, les performances collectives et individuelles entrainent plus de médiatisation. Mais le cadre reste le même, j’ai mon entourage, ce que je fais en club et en sélection, c'est toujours la même chose. C’est une évolution progressive et j’espère que ça va continuer.

"Les maths peuvent aider à parfois mieux comprendre le jeu"

Vous avez voulu poursuivre vos études avec une licence de mathématiques après avoir eu votre bac à 16 ans…
On a entrainement le matin à Lille et l’après-midi on a du temps libre ou je peux faire ce que je veux. Et c’est pour ça que je fais des études, ça me permet de bonifier ce temps libre pour apprendre. Je fais une licence de maths. Ça fait aussi partie de comment j’ai été éduqué avec ma famille, parents, entourages.

Cela vous aide sur le terrain, il vous faut ça pour mieux comprendre certaines choses?
Je ne dirai pas qu’il me faut ça, mais je pense que ça m’apporte quelque chose. Faire des études permet de garder ton esprit éveillé et on sait qu’aujourd’hui avec le football moderne, la tactique est très importante.

Comment gérez-vous au niveau des horaires?
La licence est totalement en ligne, en distanciel, je gère à ma façon les horaires. C’est au feeling, il faut juste que je sois prêt pour les examens de fin d’année. Je m’adapte par rapport aux semaines. Si j’ai plusieurs matchs, j’aurais moins le temps de travailler. Les partiels seront tous en fin d’année scolaire. J’essaie juste de me focaliser sur ma licence pour la compléter. Trois ans, mais année par année.

Avez-vous voulu faire le lien entre mathématiques et tactique?
Je n’ai pas voulu faire de lien spécial, mais l’école permet de garder l’esprit éveillé et ça peut nous aider à parfois mieux comprendre le jeu ou le comprendre plus rapidement.

Vos coéquipiers vous chambrent-ils à ce sujet?
Non, un peu de rigolade, car ce n’est pas très commun, mais rien de bien méchant. Ils savent que j’en ai envie.

"J’ai l’impression de vivre normalement"

Avez-vous la sensation d’avoir abandonné quelques années de jeunesse?
J’arrive à bien le gérer car c’est mon entourage qui me permet d’avoir ce bon équilibre et ne manquer de rien. J’ai l’impression de vivre normalement. En dehors, quand il n’y a plus le foot, je suis un jeune normal en soit. Un jeune qui dort, qui fait ses études, qui mange.

Quelles ambitions avez-vous sur ce rassemblement?
Pour ce premier rassemblement, c’est surtout de faire connaissance avec tous les joueurs, m’installer, être plus à l’aise, créer des affinités avec tout le monde. Après si ça peut bien se passer sur le terrain, c’est mieux.

Vous avez découvert la Ligue des champions. Comment l’avez-vous vécu?
Découvrir la Ligue des champions, c’est allé assez vite, les matches étaient assez impressionnants. Mais le coach m’a facilité la tâche, car on a fait des performances assez extraordinaires. J’espère que ça continuera pour le reste de la compétition. Ça aide pour grandir, mais le niveau international reste encore différent.

Victoire contre le Real Madrid, homme du match contre la Juventus. Réalisez-vous?
On réalise la fin quand on voit le score, on est avec les supporters, tout le monde est content et profite, là on réalise. Et être homme match contre la Juventus a été possible uniquement parce que collectivement on est bien, on enchaîne les bonnes performances et on est solidaires. Quand tu commences le match et que tu vois l’esprit d’équipe, les joueurs qui t’entourent, l’énergie dégagée ça te met en confiance et le reste du match, tu vois que l’équipe est bien.

Valentin Jamin