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Une grande force mentale mais trop de buts encaissés: comment juger la première compétition de Gérald Baticle avec les Bleuets?

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L’objectif de l'équipe de France Espoirs a été atteint malgré la demi-finale perdue contre l’Allemagne (3-0) ce mercredi. Dans un contexte particulier et avec une équipe à réaction, Gérald Baticle a apprécié sa première compétition comme sélectionneur des Espoirs malgré la déception de l’élimination.

La défaite des Bleuets contre l’Allemagne (3-0) ce mercredi a résumé en grande partie les carences françaises pendant cet Euro Espoirs. Motivés et ambitieux, ils ont été plombés tôt par leur fébrilité défensive, battus deux fois à cause de deux erreurs. Sans réussir à être efficace devant.

Une équipe constituée tardivement

Entre le turnover, les absents et les choix, Gérald Baticle n’a aligné que deux fois la même défense sur cet Euro, lors des deux premiers matchs. En demi-finale, le capitaine Chrislain Matsima, touché à la lèvre en quarts, était remplaçant. "On n’a pas réussi en si peu de temps à corriger l’efficacité de notre défense", regrettait Baticle. Car les Bleuets ont beaucoup trop encaissé de buts pendant la compétition: huit en cinq rencontres.

Les joueurs retenus par leurs clubs (cet Euro était hors dates Fifa) ou forfaits en défense (Jacquet, Yoro, Gusto) comme dans tous les secteurs (Ekitike, Akliouche, Kalimuendo, Millot, Kroupi, Bakwa) n’ont pas aidé Gérald Baticle, obligé de remettre sa liste à jour à plusieurs reprises. "C’est factuel mais depuis le début, je ne me suis jamais plaint. Je suis très fier du groupe et des joueurs, et je salue encore l’adaptation du staff pour créer des automatismes. Je pense que ce n’est pas agréable pour un joueur d’être appelé quand vous n’êtes pas dans la liste initiale mais ils sont venus avec beaucoup de détermination et de plaisir."

C’est vrai, ce groupe a montré une vraie joie de vivre, d’être ensemble, axés vers un objectif: le titre. Certains se sont révélés, comme Djaoui Cissé. Mais ça n’a pas suffi. Cette équipe n’a pas dégagé une identité de jeu claire, souvent ballotée et menée trois fois en cinq rencontres.

Cinq buts marqués après la 80e

En revanche, impossible de ne pas saluer la hargne et la force mentale du groupe, revenu deux fois de nulle part (Géorgie en poules et Danemark en quarts) pour tout renverser en fin de match. Avec cinq buts marqués après la 80e minute, les jeunes Bleus ont fait mieux que n’importe quelle équipe dans ce laps de temps.

"On a fait preuve de grandes qualités de jeu, techniques et mentales pour revenir dans certains matchs et l’emporter sur la fin au panache", se réjouit Baticle. "Le bilan est positif même si à chaud il y a de la déception et de la tristesse. Je veux mettre en avant le travail effectué et la qualité du groupe, du jeu, la qualité mentale."

Contre l’Allemagne, cette fois, pas de suspense. Pourtant la France a plus frappé (17 tirs contre 14) et plus cadré. Mais le gardien allemand (Noah Atubolu) a fait sept arrêts, alors que Guillaume Restes est allé chercher le ballon dans ses filets trois fois en six tentatives cadrées adverses. Un mal récurrent: les Bleuets n’ont pas assez souvent conclu leur domination alors - hormis contre le Portugal en ouverture -, qu'ils ont plus frappé que leurs adversaires. Une marge de progression sur laquelle pourra travailler Gérald Baticle, prolongé il y a quelques semaines jusqu’en 2027. Année d’Euro Espoirs, encore une fois, en Albanie et en Serbie.

Valentin Jamin