Lyon-Saint-Etienne : Lacazette martyrise les Verts

Les histoires d’amour finissent mal... en général. Mais parfois, elles se terminent bien. Celle des derbies à Gerland contre Saint-Etienne pour l’OL, par exemple. Incapable de battre son rival stéphanois à domicile depuis octobre 2011 (2 nuls et 1 défaite depuis), Lyon a enfin renversé la donne et vaincu le signe vert ce dimanche avec un succès logique et mérité (1-0). Cent-onzième derby de l’histoire, le dernier à Gerland avant le déménagement des Gones, le choc dominical de la 13e journée de Ligue 1 avait quelque chose d’une séance d’adieu pour les locaux.
Pour en rajouter, c’est Alexandre Lacazette qui offre ce succès de prestige (23e derby gagné à domicile) et d’importance – il permet à Lyon de prendre seul la deuxième place du championnat derrière le PSG – aux troupes de Jean-Michel Aulas. Joli signe du destin. Lacazette, un enfant de l’OL, formé au club et biberonné à la rivalité contre Saint-Etienne, qui disputait là son 150e match de Ligue 1 et en a profité pour inscrire ses 54e, 55e et 56e buts en championnat avec l’OL. Aucun Gone n’avait fait mieux après autant de rencontres depuis la remontée de Lyon dans l’élite à l’été 1989. Autant dire qu’il n’y avait pas buteur plus « symbolique » pour un tel rendez-vous.
Cinquième match de suite à domicile en L1 sans encaisser de but
Il s’y est même pris à trois fois, le bougre. Un premier but sublime avec une déviation subtile pour se jouer de Loïc Perrin et un piqué du droit avec effet qui venait mourir dans le petit filet opposé de Stéphane Ruffier (1-0, 41e). Pas rassasié, le meilleur buteur de la saison dernière en remettait deux couches en seconde période en reprenant une frappe de Rafael détournée par le portier stéphanois (2-0, 59e) avant de profiter d’un ballon de Ferri pour dribbler Ruffier et tripler la mise en fin de match (3-0, 93e). Son premier triplé avec l’OL depuis le 5 octobre 2014, il y a plus d’un an. De quoi plus que doubler son compteur de la saison en L1 (de 2 à 5 buts, meilleur total lyonnais devant Claudio Beauvue et Nabil Fékir) et signer enfin cette performance XXL qui rappelle le Lacazette version 2014-2015. Au-delà de la belle soirée de son buteur, l’OL fait surtout la bonne opération du jour en s’installant sur le fauteuil de dauphin du PSG.
Avec dix points d’avance pour la machine de guerre de Laurent Blanc, cela ne permet pas de rêver au titre. Mais ça rappelle que Lyon reste le favori pour remporter « le championnat des autres » derrière Paris et se qualifier pour la deuxième fois de suite pour les poules de la Ligue des champions. Qu’il pourrait alors disputer dans l’écrin rutilant de sa nouvelle enceinte. Après un début de saison difficile, entre recrues qui ont mis du temps à s’intégrer et tensions dans le vestiaire, les hommes d’Hubert Fournier ont retrouvé un meilleur rythme, une défense bien plus solide (cinquième match de suite à domicile sans encaisser de but en L1, plus longue série en cours) et seront difficiles à déloger de leur strapontin dans un championnat où leur rivaux pour la deuxième place paraissent trop irréguliers pour leur fausser compagnie. La preuve avec cette éclatante victoire contre un concurrent direct. Qui c’est les plus forts ? Paris. Mais derrière, on trouve désormais Lyon. Quelque chose nous dit que cela pourrait durer.