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"Ma chérie viens prendre des photos non professionnelles": deux femmes photographes dénoncent des insultes du parcage lyonnais lors de Montpellier-OL

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Interrogées par Midi-Libre, deux femmes photographes ont été la cible d’insultes à caractère sexuelle venant du parcage lyonnais dimanche lors du match de Ligue 1 Montpellier-Lyon à la Mosson.

Ecœurées. Photographes professionnelles, deux femmes qui couvraient le match de Ligue 1 entre Montpellier et l’Olympique Lyonnais (1-4) dimanche après-midi à la Mosson a été prises pour cible par des supporters de l’OL. Positionnées devant le parcage des Gones en deuxième période, Eva et Sarah (leurs prénoms ont été changés par Midi-Libre) ont subi des insultes et remarques sexistes venues de spectateurs présents dans le parcage lyonnais.

Eva qui avait déjà été insultée à Lens et ne souhaite plus retourner au stade Bollaert a d’abord été témoin de scènes pathétiques comme ce père de famille qui a demandé à son fils de "8-12 ans" de brandir un drapeau français et de proférer des insultes racistes contre les supporters montpelliérains.

"N°30 toi aussi t’es bonne!"

Puis celle qui porte une chasuble floquée du numéro 49 fut interpellée par des fans de l’OL :"N°49 donne ton Snap", "Salope réponds!", "T’es bonne! Je te baise." Si Eva reçoit le soutien de deux confrères, cinq stadiers placés près d’elle restent muets. "Si j’avais été seule, je n’aurais pas pu continuer, je serais partie", remarque-t-elle à Midi-Libre. Positionnée à ses côtés pour le dernier quart du match, Sarah a elle aussi subi le flot d’insultes. Une première pour cette photographe: "N°30 toi aussi t’es bonne!", "Ma chérie viens prendre des photos non professionnelles", entend celle qui est un plus expérimentée que sa consœur. Exaspérée, elle a réussi à calmer (un peu) le parcage visiteur en sortant son portable pour filmer les supporters.

"Ça m'a un peu dégoutée"

Toujours selon le média régional, l’OL et le MHSC ont apporté leur soutien aux deux photographes qui réfléchissent à déposer une plainte. Laurent Prud’homme, directeur général du club lyonnais, suivrait ce dossier avec attention. Pas de quoi remonter le moral d'Eva, écoeurée par le monde du football : "Je me pose déjà la question de savoir si c'est ce que je veux continuer à faire. Aujourd'hui, ce n'est plus une passion, je ne regarde plus de foot." Et de conclure : "Ça m'a un peu dégoutée."

ABr