
Monaco: pourquoi les présidents russes des clubs de foot et de basket ne sont pas visés par les sanctions
"Conformément à ses engagements internationaux, la Principauté a adopté et mis en oeuvre, sans délai, des procédures de gel de fonds et de sanctions économiques identiques à celles prises par la plupart des Etats européens", annonce dans un communiqué le Palais de Monaco ce lundi. 362 individus russes et biélorusses ainsi qu'une dizaine de sociétés sont visés par les mesures de l'UE, mais pas Dmitri Rybolovlev ou Alexei Fedoricsev, les présidents des clubs de football et de basket de l'AS Monaco. Pourquoi ?
Lier Dmitri Rybolovlev à Vladimir Poutine paraît osé. S'il possédait, encore en 2010, 65% du groupe russe Uralkali, géant mondial des engrais potassiques, grâce auquel il a fait fortune, le boss du club de la Principauté "n'a jamais été présenté comme un proche de Poutine ni de Boris Eltsine avant lui. Il a quitté la Russie en 2010 et n'a plus d'activités là-bas", explique une source proche du club. C'est cette année-là que Dimitri Rybolovlev a vendu sa société, sous la pression, à un proche d'Igor Setchine, vice-premier ministre de Vladimir Poutine. Pas de quoi installer une relation amicale entre le natif de Perm et le chef d'Etat, loin de là.
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Fedoricsev n'est plus russe
Concernant le numéro 1 du club de basket et patron de Fedcom, sponsor de l'Euroleague et de l'AS Monaco, Alexei Fedoricsev, "il n'est plus russe mais a un passeport hongrois", assure-t-on au conseil d'administration du club. Et comme son homologue du football, "M. Fedorichev n'a plus d'activités ni de liens avec la Russie", ajoute-t-on. Entré dans le capital du club de football en 2002, il avait tenté de le racheter, stoppé par le Prince Rainier ayant à l'époque mis son veto contre celui qui a ensuite investi dans le Dynamo Moscou bien avant de devenir actionnaire majoritaire de la Roca Team en remplacement de l'Ukrainien Sergey Dyadechko, actuel vice-président, il y a un mois.
"Que ce soit M. Rybolovlev ou M. Fedoricsev, ils ne sont pas inquiétés", assure une source proche d'une Principauté où résident 749 russes selon les chiffres de l'IMSEE. "S'il n'y a pas de communication de leur part, c'est qu'ils sont loin de tout cela."
Vendredi dernier, le Prince Albert II de Monaco a pu échanger avec Alexei Fedoricsev lors du match d'Euroleague entre l'AS Monaco et le Fenerbahçe. Depuis la loge princière, les deux hommes, tout comme les Ukrainiens Sergey Dyadechko (vice-président) et Oleksiy Yefimov (directeur sportif), se sont levés et ont applaudi les joueurs et arbitres tendant une pancarte où était inscrit le slogan #StopWar. Dimanche, au stade Louis-II, son Altesse Sérénissime était installée à côté d'Oleg Petrov, le vice-président russe du club de football, au coup d'envoi de Monaco-Reims comptant pour la 26e journée de Ligue 1, mais aussi d'Ekaterina Ryblovleva, fille du président et Juan Sartori, son gendre, vice-président depuis novembre. "Une marque de soutien? Je ne sais pas. Le Prince était accompagné de ses enfants, il était surtout venu soutenir ses équipes de l'AS Monaco", explique-t-on sur le Rocher. Cela montre néanmoins que la cohabitation est intacte.