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Monaco-PSG : Dugarry ne regrette rien de ses commentaires

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Consultant pour Canal +,  Christophe Dugarry est revenu dans Luis Attaque sur ses commentaires controversés du choc Monaco-PSG (0-0). Le champion du monde 1998 et d’Europe 2000 a défendu sa position et rejeté toute attaque personnelle envers l’entraîneur monégasque Leonardo Jardim.

Christophe Dugarry, votre commentaire du match Monaco-PSG suscite la polémique ce lundi. On vous reproche d’avoir été un peu trop critique dans votre analyse.

Je suis quelqu’un d’entier, qui parle avec son cœur, ses émotions. Peut-être que ce que je dis peut être mal perçu. Sur le contenu, je ne regrette absolument rien. Je m’attendais à voir deux équipes de Ligue des champions qui mettraient de l’intensité, du rythme et qui viendraient avec des intentions. Pendant les 25 premières minutes du match, j’ai trouvé un PSG poussif, plus dans l’observation qu’autre chose. Monaco était pas mal avec l’intention de jouer assez haut. Puis ça s’est vite étiolé. Paris a pris le dessus de façon assez logique et Monaco a fait du Monaco, comme ils font depuis le début de la saison, hormis ce match contre Arsenal (victoire 3-1 à Londres en 8e de finale aller de la C1, ndlr).

Dimanche soir, vous étiez en tête des « trending topics » (mots les plus employés) sur Twitter. Vous avez enflammé les réseaux sociaux.

Ça prend des proportions incroyables. Je ne vois pas comment j’aurais pu dire du bien du match des Monégasques dimanche. Je les aurai commentés mercredi, je me serais régalé, je n’aurais dit que des bonnes choses. Sincèrement, comment dire du bien du mach de Monaco hier, alors qu’ils se créent zéro occasion à domicile ? Je veux bien qu’ils soient aussi émoussés. Mais cette équipe a le potentiel et les joueurs pour se créer plus que zéro occasion face au Paris Saint-Germain. Sincèrement, sur le match-phare de cette journée de Ligue 1, j’ai trouvé la prestation de Monaco à l’image de ce qu’ils font depuis le début de la saison. Si cela arrivait une fois, deux fois… sauf que cela arrive depuis le début de la saison.

« J’adore Cavani »

Le jeu de Monaco ne vous convient pas ?

Je sais très bien que le football demande des fautes, des erreurs. On rate des buts, on rate des passes. Mais ce qui est impardonnable pour moi, c’est de ne pas prendre de risques. Moi, j’aime le jeu, le dribble, la technique, les joueurs qui percutent, qui prennent des initiatives. Et quand je vois Monaco jouer, je ne vois pas tout ça. Face à Bordeaux, c’était une purge. Contre Lyon, ce n’était pas bon. A Guingamp il y a deux semaines, ce n’était pas bon non plus. Quand ça arrive une fois de temps en temps, ça peut se comprendre. Mais lorsqu’il n’y a rien au bout d’un moment… sur un match où ils n’ont pas grand-chose à perdre. Le seul risque qu’ils avaient, c’était de remonter et de se retrouver en guerre avec les trois premiers et enfin participer à la course au titre. Quand j’entends à la fin du match Kurzawa dire « on se satisfait de ce résultat. Le principal, c’est de ne pas avoir perdu. »Non, je ne suis pas d’accord. Le principal quand on sort d’un match de football, c’est d’avoir tenté des choses, d’avoir pris du plaisir et de s’être régalé. Je ne suis pas sûr que Monaco se régale.

Leonardo Jardim a réagi à vos commentaires, en mettant en avant le fait que vous n’aviez aucune expérience comme entraîneur. Que lui répondez-vous ?

Il est très tranquille Jardim. Il a raison. Mais moi aussi, je suis très tranquille. Si ses dirigeants, ses joueurs et ses supporters sont contents et que lui aussi, tant mieux. Je souhaite que Monaco gagne la Ligue des champions et soit champion de France. Il n’y a aucun problème. Sauf que moi, je suis devant mon micro, devant ma télé et j’aime le football. Il a fait certainement du très bon travail au Portugal et il en fait à Monaco parce que cela satisfait ses dirigeants. Mais moi, je suis un spectateur, un téléspectateur et je m’ennuie. Je crois sincèrement ne pas avoir attaqué ni Jardim, ni sa tactique. A aucun moment, je ne me suis attaqué à lui. C’est un ressenti global du spectacle qui nous est proposé. Mon rôle de consultant, c’est de dire ce que je pense.

« Je suis payé pour dire ce que je pense »

Et qu’avez-vous pensé du jeu du PSG ?

Le PSG, j’ai trouvé qu’il était mou du genou pendant 25 minutes. Ça jouait à deux à l’heure. J’ai retrouvé les défauts de David Luiz, qui jouait un peu au petit trot, qui venait chercher les ballons trop bas, qui jouait un peu le numéro 10. Je ne l’aime pas trop dans ce registre-là. Je préfère quand il est plus agressif, quand il défend en avançant. Paris a été maladroit. Un coup Pastore, un coup Cavani, un coup Lavezzi... J’ai été moins dur avec le PSG parce que je trouve qu’ils sont sur une meilleure dynamique. Mais dans l’efficacité, je m’attends à voir des attaquants de Ligue des champions, que malheureusement je ne vois pas. C’est un constat. N’empêche que j’adore Cavani. Je trouve que c’est un joueur remarquable. Je suis sûr que si un jour il quitte le Paris Saint-Germain, il marquera 40 buts dans la saison. J’aime les efforts de Lavezzi et le talent de Pastore. Mais quand on se crée des occasions franches et qu’on ne les met pas au fond, c’est dommage et on se doit de le dire.

Vous revendiquez votre liberté de parole.

Je ne sais pas si c’est la vérité. C’est juste mon opinion. Je ne me considère pas comme ayant été un grand joueur. J’ai eu la chance de faire deux Coupes du monde, deux championnats d’Europe, de jouer dans des grands clubs. J’ai vu ce qu’étaient des grands joueurs. Je pense avoir la légitimité pour donner mon avis. Après, ce n’est que ma vérité, que mon opinion. Je suis payé pour dire ce que je pense, alors je le dis. Je ne me verrais pas commenter un match et dire des choses que je ne pense pas pour vendre quelque chose qui, pour moi, n’est pas achetable.

la rédaction avec Luis Attaque