Montpellier: "J’ai des périodes comme Picasso, mais je ne suis pas Picasso", Dall’Oglio raconte sa passion pour la peinture

Depuis quand remonte cette passion pour l’art et la peinture en particulier ?
Je l’ai depuis très longtemps, depuis que je suis gamin en fait. Je demandais à ma mère des crayons pour dessiner, colorier quand je ne jouais pas au foot. Car ma première passion reste quand même le football. Je ne suis pas issu d’une famille d’artistes mais j’aimais bien dessiner. Quand je suis arrivé à Strasbourg en 1989, j’ai voulu passer à la peinture pour essayer. Et le premier tableau que j’ai peint c’est à la demande de ma mère. Je me suis senti obligé d’y aller et cela a été positif. J’ai commencé à acheter des pinceaux, de la peinture puis des bouquins et je me suis lancé un peu tout seul.
A partir de quand avez-vous eu l’envie de pousser votre apprentissage ?
Pendant ma carrière de joueur, j’ai eu la chance de prendre des cours du soir aux beaux-arts notamment quand j’étais à Perpignan (en 1992). J’y allais deux-trois par semaine et j’y restais trois heures environ. Ensuite quand je suis arrivé à Rennes (en 1993), j’ai connu un peintre espagnol qui m’a initié puis j’ai continué à prendre quelques cours. C’est quelque chose qui m’a toujours passionné. Aujourd’hui je continue donc de gribouiller, je m’amuse depuis pas mal d’années. Maintenant, je n’ai pas le temps, plus trop l’envie. Et je connais les bases, les techniques différentes. Mais au final je reviens toujours sur l’acrylique, c’est le support que je préfère.
Le métier d’entraîneur est prenant, qu’est-ce que la peinture apporte à votre quotidien ?
Ça me permet de couper de temps en temps quand je peux. Je passe devant mon petit atelier, je prends une couleur ou deux et je me lance dans la peinture. Ça me permet de sortir, de voir autre chose. Ce sont souvent des moments un peu plus calmes. Le cerveau travaille différemment notamment le côté créatif. D’ailleurs parfois quand je suis devant le tableau, j’ai des idées qui viennent pour le foot
Vous peignez en fonction de vos envies ?
Oui c’est assez cyclique chez moi la peinture. Je peux rester trois mois sans toucher un pinceau ou peindre tous les jours comme pendant le confinement. Quand j’ai besoin de peindre, il faut que tout soit prêt. Là, je viens de reprendre récemment par exemple.
On peut voir que ce sont des tableaux très colorés, comme le football que vous voulez offensif. Est-ce qu’il y a un lien entre les deux ?
Oui il y a un petit lien. Je fais rarement des tableaux sans couleur, c’est toujours pétillant. Il y a toujours de la couleur, de la vie. Et je n’aime pas que mon équipe soit terne, soit grisâtre. On doit faire des choses toujours avec cette notion de plaisir. Parfois des matches peuvent être frustrants, des tableaux peuvent être moches et ça me contrarie quand les choses ne me plaisent pas.
Et après une défaite frustrante comme contre Lille ou une victoire exaltante comme face à Monaco, vous prenez les pinceaux en rentrant ?
Non ça n’arrive pas. La vie est rythmée par les résultats et quand ça n’a pas marché je prends rarement les pinceaux, je regarde la télé pour déconnecter. Ou alors il me faudrait une grande pièce pour pouvoir projeter de la peinture par terre en cas de grande colère. Ça pourrait faire quelque chose de bien d’ailleurs. Mais quand je peins en général, c’est un moment calme. Et quand on gagne, j’aime bien traîner dans le vestiaire avec le staff ou profiter de la famille en rentrant.
Vous l’avez dit, vous avez beaucoup produit pendant le confinement. Elles se trouvent où vos toiles ?
Il y a des tableaux à la maison, chez mes parents, ma sœur, ma belle-sœur, mes amis. Bon à la maison, j’accepte d’autres peintures mais il n’y a que des toiles de moi. Parfois je vais chez des amis et j’avais oublié que j’avais donné une toile. Et ça permet de voir l’évolution de ma peinture. Avant je faisais aussi beaucoup de collage, de l’abstrait. Je suis comme Picasso, j’ai différentes périodes mais je ne suis pas Picasso !
Vos amis vous passent des commandes ?
Non, j’ai rarement des commandes. En fait c’est plus l’inspiration. En ce moment c’est assez libre, je fais ce que je veux. Souvent on me dit c’est drôle, c’est bizarre mais ce sont des choses qui plaisent bien. J’essaye de me libérer devant la toile. En ce moment je fais une série sur les demoiselles au bar. J’aimerais travailler sur le football aussi. Peut-être dessiner des gardiens de buts.
Vous dites que vous aimez offrir vos tableaux, vous en avez offert un au président Nicollin ?
Non mais je pourrais lui en offrir un. Mais je ne sais pas trop ce qu’il aime comme peinture. Mais je lui montrerai quelques toiles un jour. Et je lui donnerais volontiers si cela lui fait plaisir.