Moral en berne, manque de sérénité et de victoires: Rennes en plein doute, Habib Beye dans le collimateur

Qu'elle semble loin, l'euphorie de l'entame de saison. Cela fait de longues semaines que le vent souffle contraire en Bretagne: depuis son succès prometteur en ouverture de la saison contre l'OM (1-0), Rennes patine en Ligue 1.
Encore incapables de gagner contre une équipe de seconde partie de tableau, dimanche au Havre (2-2), les Rennais peinent à lancer la machine. Le succès 3-1 contre l'OL, mi-septembre, a fait figure de trompe-l'oeil au coeur d'un mois à six points pris sur douze possibles. Insuffisant pour une équipe qui jouait l'Europe trois ans en arrière. Là aussi, que cette époque semble lointaine.
"La réalité, c'est qu'on ne gagne pas non plus"
Après avoir déjà dilapidé un avantage de deux buts lors du derby à Nantes (2-2), Rennes a remis ça au stade Océane, malgré le but et la passe dé' pour Breel Embolo d'Estéban Lepaul. Au grand dam de son entraîneur: "Enervé? Je ne sais même pas. C'est juste difficile à accepter", a-t-il lâché à la presse, les dents serrées face au scénario de la rencontre.
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Dix points pris en sept matches? "C'est insuffisant. Ca fait cinq matchs qu'on n'a pas perdu mais la réalité, c'est qu'on ne gagne pas non plus. (...) Et les matches nuls ne font pas avancer", a jugé l'ancien défenseur. "Forcément, il y a du doute qui s'installe dans ces situations où on mène, peut-être qu'on est un petit peu dans la crainte."
Et Beye de mettre aussi en avant le jeune âge de certains titulaires. "Ça passe aussi peut-être par l'apprentissage d'une équipe qui a des jeunes joueurs. (...) Peut-être qu'on doit grandir aussi dans ces moments-là."
Beye en électrochoc?
Cette semaine déjà, l'ambiance n'était pas au beau fixe à la Piverdière 2, écrin d'entraînement clinquant d'une équipe qui ne l'est plus vraiment. Au coeur des discussions - et de critiques -, les résultats d'Habib Beye poussent le club à se poser des questions sur la suite.
Faut-il tenter l'électrochoc? Insuffler au plus vite une nouvelle énergie à la tête de l'équipe? Ou laisser plus de temps à Beye d'enfin lancer une dynamique positive? Le coach se sait menacé. Et ce nul décevant ne risque pas d'arranger ses affaires.
"Tout le monde va le vivre comme une défaite, et ça, je le comprends", a-t-il admis après la déception havraise. Lors de la réception d'Auxerre, le 19 octobre, la pression va encore s'accentuer. A moins que la trêve internationale n'est déjà servie à faire souffler un vent nouveau sur la Bretagne.