Mort de Gérard Bourgoin: "Comme si un président de la République était parti", la grande émotion de Lionel Charbonnier

De ses onze ans passés à Auxerre (1987-1998), Lionel Charbonnier avait gardé une proximité et une grande affection pour Gérard Bourgoin, ancien sponsor, vice-président et président du club. L'ancien gardien est donc apparu très ému à l'annonce du décès, dimanche, du dirigeant emblématique de l'AJA, retrouvé mort dans sa voicture après avoir assisté à la rencontre de Ligue 1 face à Strasbourg.
"Quelle vie il a eue, ce mec!"
Gérard Bourgoin avait pris place en tribune présidentielle et avait longuement échangé avant avec Philippe Diallo, président de la Fédération française de football, ou des membres du service de communication du club. Il avait aussi demandé à plusieurs salariés le résultat de la Gambardella avec la défaite d'Auxerre à Toulouse (2-0). L'ensemble du club bourguignon est pour l'heure sous le choc, à l'instar de Charbonnier.
"J'étais très proche de lui", confie-t-il à RMC Sport. "On a vécu 99,9% de moments magnifiques. Il m'a beaucoup appris et il a beaucoup appris aussi au football français. Je me disais alors qu'on vit un moment compliqué avec les dirigeants du football français, les meilleurs s'en vont... Les hommes du monde entier ont eu la chance de la connaitre. J'étais à ses 80 ans, il y avait une photothèque. On s'est dit: 'quelle vie il a eue, ce mec!' Il y a eu des moments magnifiques, mais il y en a aussi eu des plus compliqués."
"Il n'y a pas très longtemps, il m'appelle à 6h30", se souvient-il. "J'entendais que cela n'allait pas dans sa voix. Il me dit: 'Là je vais crever, je vais me battre mais cela va être compliqué'. On s'est appelé toutes les semaines. Un jour, j'entends que son téléphone sonne à l'étranger. Il me rappelle, il était plein d'énergie: 'je suis dans la brousse, je suis en rémission. Il n'aura pas réussi à me tuer ce con de cancer'. J'ai une pensée aussi pour sa femme Stella. Pour moi c'est comme si un président de la République était parti. Il a été président des présidents. L'hommage ne pourra jamais être à la hauteur de l'homme qu'il était."