OM: la polémique Gomis divise les supporters

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Gomis ne pensait certainement pas à mal en rappelant son attachement à Saint-Etienne mercredi après le nul entre l’OM et les Verts (0-0), mais ses propos sont clairement restés en travers la gorge d’une partie des supporters marseillais (« On ne sait jamais ce qui peut se passer dans la vie. Maintenant, si je peux revenir ici et essayer d’apporter mon expérience, mon vécu et mon savoir-faire à un club qui m’a tant donné, ce sera avec plaisir. (...) Comme on dit : Vert un jour, Vert toujours. »). Après avoir reçu critiques et insultes sur son compte Twitter, le capitaine phocéen a essuyé chants et banderoles virulentes à son encontre face à Nancy (« Mercato bientôt ouvert, retourne chez les Verts ! »). Et son but ne semble pas avoir fait avaler la pilule pour tout le monde.
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Deux courants de pensée chez les supporters
Même chez les groupes de supporters qui ont préféré ne pas sortir de banderole anti-Gomis, on n'a pas apprécié la sortie médiatique du capitaine de l'OM. « Quand on joue à l'OM, que l'on connaît l'antagonisme entre Marseille et Saint-Etienne, ce n'est pas malin. Des fois, les joueurs feraient mieux de se contenter de jouer au football au lieu de trop parler », a réagi Michel Tonini des Yankees. « C'est une erreur de communication mais ça ne m'étonne pas vu la mentalité des joueurs aujourd'hui. Après, Gomis est un garçon volontaire, qui mouille le maillot, donc je vais être respectueux et je ne veux pas l'insulter. Mais c’est maladroit, voilà », regrette Christian Cataldo, des Dodgers.
A noter qu'une majorité silencieuse s'en tient à la thèse de la maladresse, retenant que Gomis a tenu des propos évitables mais pardonnables tant qu'il mouille le maillot olympien et marque des buts.
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Gomis s’y attendait… mais peut-être pas autant
Vu la polémique qui n'a cessé d'enfler au fil de la semaine sur les réseaux sociaux, Gomis se doutait qu'il allait être un peu pris en grippe. Il a appris qu'il y aurait des banderoles insultantes à la descente du bus quand une fidèle supportrice de l'OM, Colette Cataldo, qui a l'habitude de faire la bise à certains marseillais quand ils arrivent au Vélodrome, l'a prévenu que l'accueil risquait d'être chaud et que des banderoles allaient le viser. Le joueur est bien conscient que ses propos ont été maladroits, il le conçoit en privé, mais il a été choqué par la virulence de certains chants et banderoles, d’autant que certains de ses proches étaient présents au Vélodrome.
Gomis veut un rendez-vous avec les supporters, Eyraud aussi
Gomis a demandé à ses dirigeants de rencontrer le plus vite possible les leaders de groupes de supporters pour crever l'abcès. Il pourra compter sur le soutien du président Eyraud, qui a également affirmé vouloir s'expliquer avec les supporters : « J'ai vu des banderoles qui m'ont beaucoup déçu. Il n'y a pas de place pour des mots comme ça au Vélodrome. On s’expliquera. Je m’expliquerai avec les supporters qui ont cru bon de montrer ses banderoles. »
Le rendez-vous entre les deux hommes et les leaders des groupes de supporters n'est pas fixé pour le moment. S'il a lieu, il ne devrait concerner que les groupes qui ont sorti des banderoles anti-Gomis soit les Fanatics, les MTP et les Ultras. Des groupes qui ont aussi lancé hier quelques chants contre Gomis mais ces chants n'ont jamais été repris en chœur par les virages. Ironie du sort, les MTP ont même lancé un chant insultant juste avant le but de l’ancien Stéphanois.
Le rendez-vous n'est pas sûr de se tenir, les Fanatics et les Ultras étant généralement réticents à l’idée de discuter avec les dirigeants marseillais et refusent souvent toute idée de connivence avec la direction. Mais il pourrait avoir lieu si le joueur insiste.
L’accueil pourrait être musclé
L'accueil de certains groupes pourrait être musclé, comme en atteste ce cri du cœur d'un membre influent des Fanatics, qui préfère rester anonyme : « Il faut boycotter Gomis. Il ne se rend pas compte de la rivalité historique que l'on a avec l'ASSE et les tensions que l'on a connues avec les supporters des Verts. Autant donner le brassard à Fanni ou à un joueur qui respecte l'OM, pas à Gomis qui adapte son discours sans arrêt pour faire plaisir à celui qu'il a en face de lui ! »
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