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Pas de matchs le 5 mai: le soulagement du collectif des victimes de Furiani

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Ce jeudi, le Sénat a voté une proposition de loi prévoyant de ne plus faire jouer de matchs de foot professionnel le 5 mai, date de commémoration du drame de Furiani qui avait fait 19 morts en 1992. Pour RMC Sport, le vice-président du collectif des victimes de Furiani a fait part de son "apaisement" vis-à-vis de cette mesure.

29 ans après le drame de Furiani qui a coûté la vie à 19 personnes présentes au stade Armand-Cesari, lors de la demi-finale de Coupe de France entre Bastia et l’OM en 1992, le Sénat a décidé que plus aucun match de football professionnel ne serait disputé en France à cette date. Un soulagement pour le vice-président du collectif des victimes du drame de Furiani, Bastien Dumas-Paoli: "C’est un soulagement doublé d’un sentiment d’apaisement, après toutes ces années de combat, confie-t-il à RMC Sport. C’est pour nous le fait de graver dans le marbre ce jour-là."

Bastien Dumas-Paoli, qui a perdu son père lors de cette catastrophe, a tout de même regretté de ne pas avoir pu obtenir cette mesure de la part des instances de foot, en dénonçant la domination du business dans ce sport: "Le problème est que la politique des instances du foot c’est "the show must go on". (…) Ça a pris autant de temps car je pense qu’il y a des raisons financières qui poussent les instances du foot français à nous éconduire systématiquement sur cette question-là. Le dialogue avec le FFF et la LFP était impossible. C’est pour ça qu’on en est arrivé là. On a été obligé d’aller sur le terrain politique", a-t-il regretté.

"Ce n’était pas possible de faire la fête ce jour-là"

Pour appuyer son propos au sujet de ce long combat, le vice-président de ce collectif, également supporter de Marseille a pris en exemple un moment particulier pour les fans du club phocéen: le titre de champion de France gagné le 5 mai 2010. Un évènement impossible à fêter pour lui: "Je me disais que ce n’était pas possible de faire la fête ce jour-là. À l’OM, on a été champion un 5 mai 2010. Ce n’est pas possible de fêter un titre ce jour-là. C’est une catastrophe qui a coûté la vie à 19 personnes, 2 357 blessés et encore aujourd’hui, des gens sont meurtris dans leur char, en fauteuil roulant, c’est pour cela que le collectif se bat."

Bastien Dumas-Paoli tient à faire part de l’émotion des autres membres du collectif lorsque le Sénat a annoncé le résultat du vote au grand public: "J'ai perdu mon papa dans cette catastrophe, qui était journaliste. Toutes les familles de victimes, la première réaction qu’on a eu c’est une grande émotion. On n’a pas sauté au plafond mais on a tous lâché quelques larmes et c’est le sentiment de soulagement et d’apaisement qui prédomine aujourd’hui", a-t-il conclu. La décision doit encore être promulguée.

JO avec Valentin Jamin