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Pourquoi le PSG a tant de mal à retenir ses jeunes

Adrien Rabiot et Presnel Kimpembe

Adrien Rabiot et Presnel Kimpembe - AFP

Peu utilisé en début de saison au PSG et désormais envoyé en CFA, Jean-Kévin Augustin envisagerait de quitter son club formateur cet été. Un départ qui mettrait une nouvelle fois à mal la volonté du club de la capitale de s'appuyer sur les jeunes issus du centre de formation dans un avenir proche. Car c'est un constat qui ne souffre d'aucune contestation, peu de titis parisiens s'imposent en professionnel.

Depuis que le Paris Saint-Germain est passé sous pavillon qatari en 2011, les mots n'ont eu cesse d'être martelés et d'être affichés à tout-va : "Rêver plus grand". Comment ? En devenant le club français le plus performant sur la scène domestique et européenne tout en gardant son identité avec des jeunes issus du centre de formation. "À l’avenir, je ne veux plus avoir besoin de recruter des joueurs, mais je veux que l’équipe soit majoritairement composée de joueurs issus de notre formation", expliquait ainsi le président du club, Nasser-Al-Khelaïfi, en décembre 2015. 

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Augustin, le prochain à quitter le cocon ? 

Des intentions louables de la part du club de la capitale mais qui se heurtent à une réalité implacable. Les jeunes issus du centre de formation peinent à faire leur trou dans l'équipe première. La liste est déjà longue et pourrait un peu plus s'étirer avec Jean-Kévin Augustin prochainement. D'après L'Équipe, le jeune attaquant de dix-neuf ans a trouvé un accord pour rejoindre le Borussia Dortmund cet été. Très peu utilisé cette saison par Unai Emery (12 apparitions toutes compétitions confondues, 280 minutes de jeu), il ne se satisfait pas de sa situation. Encore plus depuis que le meilleur buteur du dernier Euro remporté avec les U19 tricolores a été envoyé en réserve après avoir refusé d'être prêté cet hiver. 

Augustin, qui a récemment repoussé une prolongation de deux ans, espérait s'ériger comme une doublure crédible de Cavani, mais les arrivées conjointes de Draxler et Guedes ont obscurci son horizon. Alors le titi parisien entend grandir ailleurs. Comme Moussa Dembélé et Kingsley Coman avant lui. Aujourd'hui au Celtic, le premier fait sensation (27 buts au total cette saison) et avait quitté à seize ans Paris pour rallier Fulham. Le second, lui, avait fait le choix de partir en 2014 pour la Juve et est désormais un élément offensif important au Bayern. Tous les deux ont plié bagages pour des raisons similaires : un temps de jeu famélique et une confiance des dirigeants en leur potentiel jamais affirmée. 

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Formation et résultats, un mariage difficile à concilier

"Au PSG, j'ai trouvé qu'il n'y avait pas beaucoup de confiance accordée aux jeunes, regrettait Dembélé en novembre dernier, à Téléfoot. J'aurais aimé jouer un jour au Parc". Même son de cloche de la part de Coman : “Je ne me sentais pas bien dans le groupe. On voyait trop la différence entre les jeunes et les autres, il y avait des groupes distincts. L’intégration n’a pas été facile. Quand on est dans cette situation, on est tenté d’aller ailleurs". Deux départs qui ont soulevé une question préoccupante : comment offrir une place de choix aux jeunes du club en équipe première et répondre aux impératifs de résultats ? Au milieu des Cavani, Di Maria, Thiago Silva ou encore Verratti, la concurrence est exacerbée. Et l'impatience des jeunes délicate à contenir.

Mamadou Sakho, longtemps figure de proue de la formation parisienne, en a d'ailleurs fait les frais lorsque le projet de QSI n'en était qu'à ses prémices. Adrien Rabiot, qui a menacé à maintes reprises de s'en aller, est finalement resté. Pour le plus grand plaisir d'Unai Emery, lequel lui accorde bien plus de confiance que son prédécesseur Laurent Blanc. Presnel Kimpembe et Christopher Nkunku, qui ont pris part au succès éclatant contre le Barça en Ligue des champions (4-0), prouvent en outre que la porte n'est pas fermée quand les opportunités se présentent. Il en va de même pour Callegari et Georgen, apparus respectivement une seule fois cette saison, mais qui ont eu l'occasion de s'entraîner avec les pros à plusieurs reprises. 

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La crédibilité du PSG en jeu

À travers ces jeunes visages, c'est une grande partie de sa crédibilité que le PSG joue à terme. Récemment, Olivier Létang, directeur sportif adjoint du club, assurait au Parisien que l'objectif était de devenir "le Harvard des centres de formations" et qu'il souhaitait que d'ici quatre ou cinq ans "six ou sept joueurs de notre centre composent notre effectif professionnel". Le budget qui a triplé pour la formation depuis 2011 puis l'arrivée de Carles Romagosa, transfuge du FC Barcelone, comme directeur technique l'été dernier vont dans le sens de cette politique.

"Le club dispose d’infrastructures de très haut niveau, expliquait récemment ce dernier à RMC Sport. Si nous construisons un projet technique ambitieux, le résultat et le succès sont assurés. Si nous devenons une référence en matière de formation, les joueurs sortiront naturellement". Ne reste plus désormais qu'à savoir si le rêve deviendra réalité. 

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R.D