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Prise de parole des leaders, management de De Zerbi… comment l'OM réagit face à la crise

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Soutenu par les dirigeants, Roberto De Zerbi cherche la solution pour redresser la barre et réveiller le vestiaire marseillais, dans lequel certains leaders ont haussé le ton. Après une nuit passée au centre RLD, le staff réfléchissait à d’autres idées pour casser la routine et faire prendre conscience au groupe qu’il y a désormais urgence.

Des longs échanges dans le vestiaire samedi soir, une nuit imposée à La Commanderie dès le retour, un décrassage matinal dans une ambiance morose et une gueule de bois à vite oublier. Roberto De Zerbi doit trouver le remède et vite agir pour réveiller son vestiaire, afin de ne pas tout perdre lors du sprint final.

L’entraîneur de l’OM a le soutien des dirigeants marseillais, qui étaient présents, dimanche, au centre Robert-Louis Dreyfus. Pablo Longoria a eu quelques échanges en tête-à-tête avec certains joueurs de confiance. C’est aussi le quotidien de Medhi Benatia, très investi dans cette mission, mais lui aussi un peu désabusé par les performances de certains Olympiens. L’heure du bilan viendra, cette période délicate laissera peut-être des traces, mais tous affirment et sont convaincus que le problème vient d’abord de l’état d’esprit défaillant de quelques joueurs, pas assez investis ou compétiteurs.

Les propos de Rabiot répétés dans le vestiaire par les leaders

C’était le sens des déclarations d’Adrien Rabiot, samedi après le match. Ce constat ne date d’ailleurs pas des mois de février et mars, pendant lesquels l’OM vient de perdre quatre matchs en cinq rencontres. Le vestiaire olympien vit globalement bien, mais il y a clairement une différence d’attitude, au quotidien, entre certains leaders, qui ont pris la mesure de ce qui représente un club comme l’OM en termes d’exigence, et d’autres, qui affichent un comportement plus dilettante et semblent être moins concernés, ce qui exaspère le coach marseillais et irrite certains cadres du vestiaire depuis quelques semaines. Les propos tenus par Rabiot au diffuseur Bein Sport ont d’ailleurs été répétés dans le vestiaire par plusieurs leaders. "Que ceux qui n’ont pas envie de se battre pour accrocher la LDC se remettent vite en cause", ont lâché, en substance, plusieurs tauliers.

De Zerbi persuadé d’avoir encore la main sur son groupe

Les arrivées et départs opérés dès cet hiver avaient déjà pour but de se séparer de quelques Olympiens jugés trop suffisants (Brassier, Koné, Wahi). Face au classement qui se resserre et à la crise de résultats que traverse l’OM, l’agacement est donc palpable. Même si l’heure ne serait pas encore à l’affolement, le coach italien étant convaincu qu’il a encore la main sur son groupe et que ce dernier va réagir en voyant que la place sur le podium est loin d’être acquise.

"De Zerbi est très exigeant envers lui-même et très autocritique", confie une source olympienne, présente au quotidien avec le groupe. "C’est un passionné qui ne cesse d’essayer de trouver des solutions, sur le terrain et en dehors." Sur le terrain, rien n’est d’ailleurs figé concernant une évolution tactique, pour créer un électrochoc. Après le match, samedi soir, les déclarations de "RDZ" ont pu donner la sensation qu’il ne voulait absolument pas remettre en question ses choix. Il visait plutôt à dire qu’il fallait d’abord avoir une attitude irréprochable et que le don de soi et la combativité étaient une base non négociable, avant toute réflexion tactique.

Sa marge de manœuvre dépendra aussi de l’évolution de certaines blessures, comme celle de Léo Balerdi – qui passe des examens pour son genou ce lundi - ou des retours espérés, comme ceux d’Amir Murillo et de Pierre-Emile Hojbjerg. Face aux pépins physiques et méformes, De Zerbi n’hésitera pas à faire des choix, quitte à modifier son approche tactique, ce qu’il avait déjà fait après OM-Auxerre, lors de la première petite crise de la saison.

Casser la routine pour provoquer une réaction des joueurs

C’est d’ailleurs à cette période de la saison que le staff et la direction sportive avaient organisé un stage de cohésion à Mallemort (Bouches-du-Rhône). Pour resserrer les liens et enclencher une nouvelle dynamique, l’idée de mettre en place une nouvelle opération "commando" de ce genre était en réflexion, dimanche soir, sans que le club n’ait pris de décision définitive à ce sujet.

La mise au vert de la fin novembre avait été une vraie réussite. C’était juste avant un succès contre Monaco, au Vélodrome. La décision de faire dormir le groupe à la Commanderie et supprimer les journées de repos est déjà, dans l’esprit, de nature à casser la routine et durcir un peu le management, même si De Zerbi prend également soin de rester proche de son groupe et dans la dialogue pour ne pas rajouter plus de tension. Dans une volonté de durcir son management et garder son groupe en alerte, 'RDZ' a convoqué ses joueurs ce midi pour un déjeuner, sans préciser la durée de son entraînement de l’après-midi et à quelle heure chacun allait pouvoir rentrer chez soi.

Alors que l’OM est troisième au classement et qu’un déplacement sur le Rocher se profile dans deux semaines, il y a désormais urgence. Et l’OM veut se donner les moyens de tout mettre en œuvre pour ne pas lâcher son objectif Ligue des champions.

Florent Germain