PSG-Bordeaux : Ben Arfa contre Ménez, le "gâchis" de la génération 87 vu par leur ancien capitaine

Jérémy Ménez, Hatem Ben Arfa et Samir Nasri (en haut) avant la finale de l'Euro 2004 U17 - AFP
Ses souvenirs de la génération 87
"Une fratrie, des amis, une bonne ambiance, des amoureux de football, des discussions football, des coups de téléphone toutes les semaines pour savoir comment va l’autre... C’était vraiment quatre années magnifiques. On a bien rigolé parce qu’on a beaucoup gagné pendant quatre ans. C’est important parce que le peu de fois où on a perdu, on s’est dit les choses et on n’y allait pas par quatre chemins car on est vraiment des passionnés de football. Ce sont énormément de souvenirs positifs avec des joueurs, le staff technique. Certains regrets aussi comme la non-qualification à l’Euro U19 qui nous fait perdre la Coupe du mode U20 et les JO après. On n’a rien pu faire par la suite."
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Son regard sur cette génération et le duo Ben Arfa-Ménez
"Il y a beaucoup de joie, de fierté, et aussi un peu de déception et de tristesse. Je pense que ma génération avait tout pour réussir au niveau international. L’ossature de l’équipe était faite de joueurs de très haut niveau. Ils réalisent une excellente carrière mais les connaissant bien, ils sont un peu tristes et déçus de leur sort au niveau international, avec le maillot bleu. Au niveau footballistique, je pense qu’on n’a plus rien à leur apprendre, même si on apprend tous les jours. Ils ont raté quelque chose pour moi, car vu leurs qualités intrinsèques, je pense qu’ils auraient dû être des joueurs cadres de l’équipe de France A."
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Ses regrets sur la génération 87
"Je ne sais pas si c’est la pression, mais on a tellement parlé de nous, parce qu’il y avait beaucoup de joueurs de talent au niveau offensif, qu’il y avait beaucoup, beaucoup d’attentes. Mais il ne faut pas oublier que ces jeunes-là, qui étaient mes camarades, n’avaient que 17-18 ans. Je pense qu’on aurait dû être un peu plus indulgent. Si on avait réussi à trouver la complémentarité entre les joueurs, les coachs, les clubs et les sélections, on aurait vraiment régné sur le football européen et mondial. J’en suis persuadé, ce n’est que mon avis personnel. On ne fait pas une équipe qu’avec des joueurs offensifs, mais je pense qu’on était vraiment bien servi avec tous ces joueurs offensifs."
Son sentiment de gâchis pour Ben Arfa, Ménez et les autres
"Pour moi, c’est du gâchis parce qu’ils ont tout. Ce sont des mecs qui vivent, pensent, mangent football. Je qualifie leur carrière de gâchis. Je sais que ce sont de vrais amoureux de football. Et je sais qu’eux-mêmes, intérieurement, même s’ils ont une très belle vie et ont joué dans de grands clubs, ce n’est pas ce qu’ils souhaitaient quand on a commencé. Ils avaient des attentes énormes, beaucoup de projets pour marquer l’histoire du football. Après, ils ont des carrières que la quasi-totalité des joueurs aimeraient avoir. Il y a quand même ce petit hic par rapport à leurs carrières respectives. Mais tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. A 30 ans, on est dans ses meilleures années de football. Il y a de la maturité sur et en dehors du terrain."
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Son explication sur les échecs de la génération 87
" Il y a des éléments que je n’ai pas en ma possession mais, comme dans tout métier, il y a des tournants cruciaux dans une carrière. Je pense que pour eux, ces tournants ne se sont pas bien passés. Il y en a comme Fabregas ou Piqué qui ont tout gagné au niveau international. Et d’autres comme Jérémy et Hatem, qui n’ont pas donné tout ce qu’ils pouvaient à leur sélection. Pour les connaître, la plupart des choses que je lis sur eux, je n’y prête pas attention car je sais que ce n’est pas vrai, notamment au niveau de la mentalité. En quatre ans de sélection, je n’ai jamais eu de problèmes avec eux, notre sélectionneur n’a jamais eu de problèmes avec eux. On ne change pas du tout au tout. Peut-être que dans notre pays, on a un peu plus de problèmes avec certains types de joueurs, à gros caractère. Peut-être qu’on n’accepte pas que des joueurs très jeunes puissent avoir des avis. Peut-être qu’à certains moments, ils ont fauté aussi."
Ses contacts avec les autres 87
"Je ne vais pas mentir, on s’est moins eu au téléphone. J’ai revu Hatem quand il était à Newcastle. Jérémy, comme il était à l’étranger, non. Samir, j’avais été le voir quand j’étais en Ecosse et lui à Arsenal. Karim, on ne s’est pas revu depuis un paquet d’années. On a été en contacts à un moment donné. Après, vous savez comment c’est. Changement de téléphone, changement de numéro. Et puis chacun est dans sa petite bulle, sa petite vie. Si on se revoit, et ça a été le cas avec certains, c’est comme si on ne s’était jamais perdu. Mais tout le monde avance dans sa vie d’homme et de footballeur. Il n’y aucun problème entre nous."